La Bourse de Casablanca organisait récemment une conférence de presse pour expliquer le fonctionnement de sa nouvelle plate-forme de négociation,
lancée en août dernier, 2 ans jour pour jour après la signature du partenariat stratégique avec le London Stock Exchange.
New Age. C'est le nom qui a été donné à la nouvelle plateforme de cotation et de contrôle déployée récemment par la Bourse de Casablanca. En fin de contrat avec son prestataire précédent, la société gestionnaire a décidé de se tourner vers une autre technologie, plus appropriée pour les futurs besoins du marché casablancais et offrant, en plus, un outil de surveillance poussé. L'outil comporte une panoplie de modules qui seront activés au fur et à mesure des évolutions réglementaires du marché boursier. Il permet par exemple la cotation des produits de taux (obligations et dérivés), des devises, des fonds indiciels et même des OPCI. New Age, qui fonctionne avec la technologie Millenium IT développée et commercialisée par le London Stock Exchange, équipe également les Bourses de Londres, de Milan et de Johannesburg. L'outil est complètement intégré en incluant toute la chaîne de production, du trading au post-trading (compensation) en passant par la surveillance automatique des comportements suspects sur le marché.
Trading : ce que vous pouvez désormais faire (et ne plus faire) Plusieurs nouveaux types d'ordres sont désormais possibles. Les ordres suiveurs, les ordres à seuils de déclenchement ou encore les stop-loss automatiques font leur apparition officielle sur le marché casablancais.
Auparavant, les sociétés de Bourse qui souhaitaient offrir ces fonctionnalités à leurs clients devaient les développer en interne sur leurs propres logiciels. Désormais, toutes les plates-formes des courtiers en disposent. Cela dit, l'activation de ces nouveaux ordres reste à la discrétion des sociétés de Bourse. Chacune est libre d'offrir ou pas ces nouveaux produits à ses clients. Renseignez-vous auprès de votre courtier ! En face, des mécanismes innovants ont été introduits comme mesure préventive contre tout éventuel comportement visant à influencer les cours. Les fixing aléatoires, par exemple : applicables à chaque fixing, notamment les fixing d’ouverture et de clôture du marché. Chaque valeur dispose de son propre cycle de fixing aléatoire, rendant difficile d’appréhender le moment exact de fin des phases de fixing pouvant intervenir à tout moment, dans un intervalle d’une minute après l’horaire théorique de fin de phase. L’intérêt de saisir des ordres à la dernière seconde se voit grandement atténué par le risque d’être visible sur la durée aléatoire additionnelle maximale d’une minute. Une autre évolution concerne cette fois-ci les validités des ordres. Les traders peuvent désormais introduire des ordres à validité «Une heure», «Clôture», «Ouverture». La panoplie est très large. Inutile donc de modifier un ordre lorsque l'on n’est pas servi à l'ouverture. Il disparaîtra du carnet si sa validité est «ouverture». Cela peut rendre les carnets d'ordres plus mouvants, ce qui est un apport pour la liquidité du marché. D'ailleurs, en ce qui concerne la liquidité, sachez que les règles de gestion des blocs ont été simplifiées et, en contrepartie, la taille minimum des blocs (TMB) a été revue à la hausse pour privilégier les transactions sur le marché central. De moins en moins de purges pour les carnets d'ordres La plate-forme permet également l'ajustement des carnets d'ordres lors des opérations sur titres. Lors d'un split de cours par exemple, plus besoin de purger les carnets d'ordres et inviter les investisseurs ou les sociétés de Bourse à ressaisir leurs ordres. Cela se fera de manière automatique dès le lendemain.
Une quarantaine d'alertes mises en place Autre évolution à signaler : la Bourse de Casablanca dispose dans son contrat d'un outil de surveillance automatique du marché, avec une quarantaine d'alertes programmables permettant de détecter des événements suspects sur les valeurs. Cet outil sera utilisé conjointement par la Bourse et l'AMMC. Il permet par exemple de «rejouer» une ou plusieurs séances et revoir l'apparition des ordres sur les carnets d'ordres, le donneur d'ordre, l'influence de l'ordre sur le cours ou le carnet d'ordres, etc. Cela réduit l'ampleur de l'intervention humaine lors de ces procédures. Par ailleurs, la Bourse de Casablanca promet une refonte de son site Web pour le rendre plus attractif. Lors de la présentation de la plateforme New Age à la presse, le management s'est félicité de la transition entre les deux plates-formes où aucun incident n'a été enregistré, ni du côté des courtiers, ni des rediffuseurs, ni de la part de l'AMMC ou de Maroclear. D'ailleurs, jusqu'à présent, aucun incident n'a été rapporté par les utilisateurs. Les équipes de la Bourse et celles des sociétés de Bourse ont travaillé durant les week-ends pour tester le passage d'une plate-forme à l'autre. Quant au coût de l'investissement, Karim Hajji, DG de la Bourse, nous explique qu'un contrat de confidentialité avec le prestataire l'empêche de le rendre public. Du côté des sociétés de Bourse, la plateforme de négociation leur a été livrée gratuitement.
A. Hlimi