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Bourse de Casablanca : Sept secteurs à la loupe

Bourse de Casablanca : Sept secteurs à la loupe

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La Société de Bourse Upline Securities a passé en revue les perspectives des secteurs cotés pour cette année 2016. Nous vous proposons de découvrir les opportunités et les menaces qui pèsent sur 7 d'entre eux. Tour d'horizon.

Banques

Bien que les banques maro­caines soient reconnues pour leur solidité et leur stabilité, en plus du fait qu’elles béné­ficient d’une supervision constante et rigoureuse de BAM et d’une potentialité de croissance incontestable, elles sont toutefois soumises à certaines menaces et présentent désormais certaines fai­blesses qui les fragilisent. En effet, les banques ont dû faire face à une forte montée du risque au détriment de la rentabilité à cause des difficultés qu’ont rencontrées certains secteurs, en l’occurrence le raffinage, la sidérur­gie et l’immobilier. De plus, la décéléra­tion des crédits, liée principalement au ralentissement de la demande émanant des entreprises, inhibe également leur croissance. Par ailleurs, une autre fai­blesse, et non des moindres, concerne la concentration des activités de marché sur quelques opérateurs de la place, ce qui se traduit par un éventuel manque à gagner. A cela, s’ajoutent la lenteur du rythme de la reprise dans la zone Euro, principal partenaire du Royaume, l’ins­tabilité politique dans les pays d’Afrique subsharienne qui risque d’impacter la contribution des activités à l’internatio­nal des trois grands groupes bancaires marocains (Attijariwafa bank, BCP et BMCE), mais aussi une recrudescence de la concurrence qui cause une pres­sion sur les marges. En cela, l’évolution de l’activité du secteur bancaire devrait être à l’image du ralentissement de la croissance prévu en 2016.

Immobilier

Rareté de la main-d’oeuvre hautement qualifiée, persistance de la déclaration partielle des prix de vente par certains promoteurs, un niveau de BFR des sociétés cotées encore élevé et un cycle d’exploitation long, sont autant de fai­blesses du secteur de l’immobilier, en proie à une certaine léthargie depuis 2014. Toutefois, bien que les sociétés cotées disposent d’une réserve foncière et de projets diversifiés géographiquement, il existe un renchérissement du foncier, notamment dans les milieux urbains, qui constitue une menace pour le secteur. Par ailleurs, en plus d’une baisse considérable des mises en chantier du social au premier semestre 2015, qui a visiblement contracté la demande, il est à noter un important recul de la production de la part de certains promoteurs, ce qui pourrait engendrer une accentuation du déficit en logements. Upline table sur une amélioration de 4,8% du chiffre d’affaires consolidé sectoriel à 9.507,3 MDH et un RNPG de 1.623,8 MDH (+8,2% par rapport à 2015).

Assurances

L’absence d’une offre struc­turée pour la population à faible revenu et une forte dépendance de la rentabi­lité du secteur aux performances du marché actions sont les principales faiblesses du secteur des assurances, bien que ce dernier réalise une crois­sance importante sur le marché natio­nal. Par ailleurs, la baisse des tarifs pour pallier la concurrence achar­née impacte négativement le résultat technique des assureurs. Le recul du marché de l’automobile ainsi que le contexte morose du marché financier constituent aussi des menaces pour ce secteur. Toutefois, le marché de l’assurance devrait capitaliser sur la dynamique actuelle de la branche Vie, notamment avec l’arrivée de Taamine Chaabi (filiale de BCP) et le partenariat de bancassurance noué entre Saham Assurance et Crédit du Maroc.

BTP & matériaux de construction

Malgré le fort soutien de l’Etat au secteur immobilier et l’existence d’importantes capacités de production, le secteur du BTP & matériaux de construction fait face à plusieurs faiblesses. Ainsi, pour le ciment et la sidé­rurgie, les capacités de production sont mal utilisées et le coût de revient des opérateurs du secteur est impacté par les coûts élevés de l’énergie. De même, la branche des matériaux de construction contribue très faiblement aux efforts d’exportation, avec en plus une main-d’oeuvre peu qualifiée pour le BTP. Enfin, l’aciériste national, Sonasid, souffre d’un marché à l’export qui devient de plus en plus inaccessible, d’où la diminution de 12,5% de son CA qui a contribué négativement à -1,2 point à la croissance du CA du secteur.

Ce secteur ne semble pas prêt de s’en sortir étant donné les nombreuses menaces qu’il doit contourner. Déjà, la mise en service, à l’horizon 2018, par la hol­ding Anouar Invest, d’une cimenterie dans la région de Settat d’une capacité de production de 2,2 millions de tonnes, viendra intensifier la concurrence. Ensuite, la montée du risque sur le marché, engendrant un durcis­sement des conditions d’octroi des crédits immobiliers, conjuguée à une augmentation des délais de paiement constituent autant de menaces pour les entreprises du secteur. Enfin, à l’international, le secteur sera menacé par la baisse des prix du rond à béton en provenance de la filière à hauts-fourneaux, du fait de l’effritement du prix du minerai de fer.

Concernant les perspectives 2016, Upline indique que la branche «travaux publics» va sortir du lot, tirant profit de la consolidation de l’investissement public (189 Mds de DH en 2016), notamment dans les grands chantiers d’infrastructures (11 Mds de DH pour le pro­gramme routes et autoroutes et 10 Mds de DH pour le ferroviaire).

Mines

Le Royaume est doté de plusieurs atouts dans le secteur minier : de faibles coûts de production comparative­ment aux producteurs internationaux, une diversité des métaux produits et des projets diversifiés à développer. En revanche, des faiblesses sont à relever, comme notamment une réduction des couvertures lors des périodes de baisse des cours qui renchérit l’exposition des revenus au mouvement baissier. Le cas Managem a prouvé que, suite au développement de plusieurs projets de façon simultanée, cela se traduit par une pression sur la trésorerie.

Par ailleurs, en ce qui concerne les menaces, le Tapering améri­cain a asséché les liquidités destinées aux marchés des matières premières et a, par conséquent, pesé sur l’évolution des cours des métaux. Aussi, il est à prévoir que la hausse des taux de la FED, annoncée pour 2016, risque d’orienter les investisseurs vers les marchés financiers.

Upline prévoit que le chiffre d’affaires du secteur devrait avoisiner 5.625,5 MDH, en légère baisse de 0,4%, et que la capacité béné­ficiaire devrait s’améliorer de 5,8%, en dépit d’une contraction anticipée de l’EBIT 2016 sectoriel de 9,5%, suite à la non-récur­rence des pertes sur bilan de change, accusées par Managem et sa filiale SMI.

Télécoms

Ayant privilégié la croissance par le Data plus que par la voix, l’an­née 2015 a connu une poursuite de la baisse tendancielle des prix. Quatre atouts sont à retenir pour le secteur des télécoms : une forte capacité financière, des infrastructures télécoms développées, des investissements récur­rents dans la technologie et une présence dans divers pays africains favorisant la création de synergies. Néanmoins, ce secteur fait face à des faiblesses, dont les principales sont les suivantes : un secteur considéré comme étant fortement capitalistique et, du fait de sa taille, les coûts fixes sont importants, tandis que les prix de communication sont faibles à cause de la concurrence.

Distribution

Bonne nouvelle pour le secteur de la distribution. Upline securities table en 2016 sur une bonification de 10% du chiffre d’affaires sectoriel à 17.301,9 MDH, en hausse de 9,4% par rapport à 2015. En effet, ce secteur devrait capitaliser sur plusieurs opportunités, notamment la conso­lidation des performances commerciales des points de vente existants, ainsi que l’ouverture de nouveaux magasins, avec un objectif d’atteindre 116 points de vente pour Label’Vie pour une superficie globale de 260.000 m² d’ici 2018. Toutefois, le fait que la filière des matières agricoles soit dépendante des conditions climatiques et que les métiers de la grande distribution souffrent de l’absence de formation spécialisée inhibent le développement du secteur. Enfin, il existe deux princi­pales menaces auxquelles le secteur de la distribution doit faire face : il s’agit de la recrudescence de la concurrence dans la grande distribution et la cherté des locaux à vocation commerciale qui peuvent freiner le développement des réseaux de distribution

Salma Malki ( stagiaire)

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