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Bourse de Casablanca : Comment les brokers voient le marché en 2025

Bourse de Casablanca : Comment les brokers voient le marché en 2025

 

L’Association professionnelle des sociétés de Bourse propose un plan stratégique pour redynamiser le marché à horizon 2025.

Pas moins de 100 actions à mener ont été identifiées.

 

Par Y.S

 

La sous-liquidité du marché boursier marocain n’est plus à démontrer. Elle découle d’une panoplie de lacunes : forte concertation, insuffisance technique, infrastructure inachevée, lenteur des réformes réglementaires…etc. Un véritable handicap tant pour le marché que pour les opérateurs qui souhaitent y investir.

D’ailleurs, c’est l’une des raisons pour lesquelles la Bourse de Casablanca a été déclassée de la catégorie «Emerging Market» par le fournisseur d’indices MSCI en juin 2013 vers la classification «Frontier Market».

Partant de ces constats et d’un diagnostic approfondi sur la période 2007-2017, l’Association professionnelle des sociétés de Bourse (APSB) a élaboré un plan stratégique «Cap Transformation 2025» pour redynamiser le marché.

 

Projections ambitieuses

«A travers des mesures techniques et réglementaires à très fort impact et un ciblage des actions pour améliorer la liquidité du marché, notre ambition est donc de remettre, à court terme, la Bourse de Casablanca sur les écrans des fonds d’investissements internationaux et capter un maximum de flux de transactions sur les marchés primaire et secondaire», indique l’APSB.

Concernant les projections chiffrées du CAP 2025, on parle d’un volume moyen quotidien de 800 MDH, d’un ratio de liquidité de 20% (actuellement, le taux de liquidité de la Bourse de Casablanca ne dépasse 8% en moyenne), d’un flottant de 35%, d’une part des investisseurs individuels de 25% en volume de marché central et de 135 IPO.

Pour y arriver, quatre axes stratégiques ont été identifiés. Ils seront confiés à des comités ad-hoc qui se chargeront d’approfondir la réflexion et d'assurer le suivi des actions.

(Source : APSB)

Développer durablement la liquidité

Le premier axe, le plus urgent, est le développement de la liquidité du marché. Pour cela, l’APSB veut augmenter le flottant de 35% d’ici 2025 au lieu de 22,8% en 2016.

Plusieurs leviers peuvent être actionnés pour atteindre cet objectif. Tout d’abord, en augmentant la taille du flottant exigé au moment de l’IPO avec un minimum de 25-30% du capital. Ensuite, en passant d’un flottant «déclaratif» à un flottant plus détaillé par un reporting à consolider par la Bourse, l'AMMC et Maroclear. 

L’Association propose aussi d’instaurer une taxe de séjour élevée pour pénaliser les sociétés à faible flottant, lesquelles freinent la liquidité du marché.

Autre mesure phare de ce premier axe : l’implémentation de la vente à découvert. Un mécanisme qui permettra aux investisseurs d’agir dans des situations de baisse et de réguler le marché. L’objectif est de faire évoluer ce marché d’un mode bilatéral à un mode multilatéral tout en assurant l’anonymat des transactions (y compris en post-trade chez les SDB).

 

Ouverture du marché à l’international

A horizon 2025, l’Association aspire recruter 15 émetteurs régionaux dont 5 en double cotation. En cela, il est nécessaire aux yeux de l’APSB de développer un compartiment actions international, tout en accélérant le rapprochement et la convergence avec les Bourses régionales (BRVM, Tunis, Nigéria, Egypte…).

Sur ce point, l'Association des Bourses africaines, à sa tête le Directeur général de la Bourse de Casablanca, Karim Hajji, s’active depuis des mois pour mener à bout le projet d'intégration de 7 places boursières du continent (African Exchanges Linkage Project).

Ce dernier axe permettra de positionner la place casablancaise comme un «point d’accès privilégié pour l’Afrique» pour les émetteurs et investisseurs internationaux et, in fine, améliorer sa classification pour rebasculer vers les «Emerging Market».

Le dernier axe comprend la mise en place d’une infrastructure de marché intégrée, compétitive et aux normes internationales. Le but étant d’optimiser et sécuriser les transactions sur les instruments financiers au comptant et à terme. Un projet sur lequel s’est attelée la Bourse de Casablanca dans son plan stratégique à horizon 2021. Le plan prévoit de construire une infrastructure performante avec le passage de la Bourse de Casablanca en groupe boursier, la création d’une chambre de compensation et d’une société gestionnaire du marché à terme.

Au final, l’analyse des axes stratégiques a permis d’identifier pas moins de 100 actions à réaliser dans le cadre du CAP 2025. Mais, «la réussite de ce cap stratégique nécessitera un alignement préalable des plans d’actions des différents acteurs et autorités de marché ainsi que leurs engagements en termes de réalisation des objectifs», conclut-on dans l’étude.

Les membres de l’APSB, eux, s’engagent à participer activement à toute initiative visant à accélérer le rythme des réformes et à implémenter des actions structurantes et à fort impact pour le développement du marché boursier local. ◆

 

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