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BMCE Bank Of Africa : Montée en puissance des filiales

BMCE Bank Of Africa : Montée en puissance des filiales

Othman Benjelloun

Le groupe BMCE Bank Of Africa affiche à fin 2015 des réalisations relativement satisfaisantes. Le résultat net part du groupe a frôlé les 2 milliards de DH. Le bilan de l’année fait état d’un repli du résultat des opérations de marché, du niveau de couverture des créances en souffrance et de la contribution de la maison-mère aux résultats consolidés. Les explications du staff dirigeant de BMCE Bank Of Africa.

Quand on est le dernier à publier son résultat annuel, en respectant bien évidemment la date limite du 31 mars, on peut se permettre une comparaison avec ses pairs. La filiale bancaire du groupe Finance.com a eu l’opportunité de se livrer à cet exercice en présentant les réalisations de l’année 2015 aux journalistes et aux analystes de la place. On apprend ainsi que BMCE Bank Of Africa dispose d’une assise financière solide, appuyée par un total bilan consolidé culminant à 279 milliards de dirhams, en progression de 13% entre 2014 et 2015. Selon Driss Benjelloun, DG du groupe en charge des Finances & Risques, il s’agit de la plus forte croissance du secteur bancaire et tout porte à croire que le total bilan va dépasser la barre des 300 milliards de DH en 2016.
S’agissant du principal indicateur de l’activité bancaire, à savoir le Produit net bancaire (PNB), une légère hausse en consolidé (+ 2,8% à 11,8 milliards de DH) côtoie une baisse du côté de la maison-mère, BMCE S.A (comptes sociaux), soit – 2,6% à 5,3 milliards de DH. Il s’agit, tient-on à le préciser, de la plus faible baisse de PNB du secteur, due essentiellement au net recul du résultat des opérations de marché (- 45%).
Faut-il pour autant s’inquiéter face au net repli des revenus de la salle des marchés ? Non, rassure Driss Benjelloun. Selon lui, la baisse de 45% serait juste d’ordre «comptable», alors que la baisse «réelle analytique serait de 22%», rappelant au passage le caractère exceptionnel des hausses enregistrées en 2013 et en 2014 (+ 50%), tirées essentiellement par l’évolution de la courbe des taux. «Le poids des activités de marché dans les revenus de la banque a été et continuera toujours à être significatif», tranche-t-il. De son côté, le président du Directoire de BMCE Capital, Khalid Nasr, invite à raisonner en termes de rendement des capitaux propres (ROE) affectés à la salle des marchés, proche selon lui de 3%. «L’exigence en fonds propres alloués aux activités de marché est un choix stratégique. Le poids baisse, mais le rendement est toujours aussi important», se défend Khalid Nasr.


L'effet task-force
Les résultats 2015 dégagent également une baisse du niveau de couverture des créances en souffrance dans un contexte marqué par une hausse de la sinistralité. En effet, le coût du risque a baissé de 19% à 1,4 milliard de DH (comptes consolidés) et de 17% à 955 millions de DH (comptes sociaux). Brahim Benjelloun-Touimi avance deux facteurs pour expliquer cette tendance. D’une part, l’effort de recouvrement suite à la mise en place d’une task-force présidée par Othman Benjelloun, lequel s’est traduit par une baisse du montant brut des dotations aux provisions. La banque a pu recouvrer jusqu’à 423 millions de DH en 2015, soit le double de l’effort réalisé une année auparavant. D’autre part, poursuit Brahim Benjelloun, le repli des provisions serait lié à l’application des normes IFRS, suite à la révision du modèle statistique servant à l’appréciation des provisions futures. Cela dit, le taux de sinistralité de BMCE S.A (6,6%) demeure inférieur à la moyenne du secteur (7,7%). En consolidé, ce taux a augmenté de 6,4 à 7%, soit un niveau comparable à celui des autres banques engagées en Afrique.
Sur le plan commercial, 35 nouvelles agences sont venues étoffer le réseau de la banque au Maroc (la 700ème agence a été ouverte début 2016). Le management se félicite d’avoir réalisé la plus forte progression des ressources (part de marché en hausse de 0,21% à 14,23%) et des crédits (0,66% à 14,28%) à l’échelle nationale. Last but not least, le fait de réaliser la plus forte hausse du Résultat net social du secteur (+ 8% à 1,3 milliard de DH), n’a pas empêché la maison-mère de voir sa contribution au résultat consolidé baisser de 51 à 43%, face à l’amélioration sensible de la part revenant aux filiales à l’international : 31% pour l’Afrique et 9% pour la plate-forme européenne qui met ainsi fin, une fois pour toutes, aux turbulences financières qui guettaient l’ex-Medicapital Bank.

Cooptation de quatre nouveaux administrateurs
Le Conseil d’administration de BMCE Bank vient de nommer quatre nouveaux administrateurs indépendants. Ce sont, souligne Othman Benjelloun, Président de la banque, quatre compétences internationales qui viennent d’horizons géographiques et professionnels diversifiés. Il s'agit de :
* François Henrot, vice-président de Rothschild, énarque, personnalité marquante du monde de la finance internationale.
* Brian Henderson, Américain, banquier international, ayant mené une brillante carrière au sein de Chase Manhattan Bank et de Meril Lynch.
* Philippe De Fontaine Vive, jusqu’à récemment vice-président de la Banque européenne d’investissement.
* Christian De Boissieu, professeur agrégé de la Sorbonne, économiste, précédemment conseiller de plusieurs gouvernements français.

Wadie El Mouden

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