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Banques : la nécessaire maîtrise des filiales à l'international

Banques : la nécessaire maîtrise des filiales à l'international

Les banques marocaines disposent actuellement de 51 filiales à l'international et peuvent y générer plus du quart de leur PNB.

 

Par A. Hlimi

Les groupes bancaires marocains disposent de 51 filiales et 23 succursales dans 36 pays, dont 27 en Afrique, 7 en Europe et 2 en Asie, selon le dernier rapport annuel de Bank Al-Maghrib. Si cette expansion a été rapide au début de la décennie dernière, force est de constater que les grands groupes marocains ont donné un coup de frein, sans doute le temps de bien consolider et digérer les avancées récentes. Entre-temps, les risques transfrontaliers se sont développés et font l’objet d’un suivi rapproché de la part de la Banque centrale, dans un contexte marqué par les tensions géopolitiques et la montée du risque souverain dans certains pays d’implantation.

Les développements économiques et financiers dans les juridictions et régions de présence sont régulièrement examinés par le comité Afrique, réunissant Bank Al-Maghrib et trois groupes bancaires marocains panafricains. La Banque centrale organise également des réunions annuelles des collèges des superviseurs de ces trois groupes bancaires pour faire le point sur leur situation prudentielle et leur profil de risques.

En parallèle, Bank Al-Maghrib a diligenté des missions de contrôle sur place pour approfondir les sujets qui requièrent des vérifications plus poussées. Celles-ci ont couvert notamment des missions à caractère thématique portant sur le déclassement et le provisionnement des créances non performantes, les dispositifs de gestion et de maîtrise des risques informatiques et des cyber risques, l’élaboration des comptes sociaux et consolidés, la conformité des dispositifs de clôture de compte bancaire et de délivrance des mainlevées sur les garanties ainsi que les dispositifs de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Résultats mitigés

Les filiales subsahariennes des trois grands groupes marocains, Attijariwafa bank, BCP et BOA connaissent des résultats mitigés depuis 2 ans. Les régions performantes compensent les régions plus volatiles. Selon Fitch, l’exposition aux risques liés aux filiales africaines constitue l'un des principaux défis à relever dans les prochaines années. En matière de concurrence, l’intensification des stratégies de croissance, notamment par le rebond des crédits, est perçue comme un facteur déterminant. Les banques marocaines, en rivalisant pour capter de nouveaux clients et renforcer leurs parts de marché, risquent de voir leurs marges et revenus affectés.

Une concurrence plus féroce sur le continent, alors même que certains pays enregistrent une amélioration de leur note de risque, pourrait entraîner une pression supplémentaire sur la performance financière des groupes bancaires. L’exposition des banques marocaines aux marchés africains représente également une source de risques non négligeable, selon l'agence. Malgré une tendance à la baisse du risque pays dans certains pays, comme la Tunisie et l’Égypte, l’incertitude demeure sur l’ensemble du continent. Les grandes banques doivent ainsi mettre en place des stratégies de gestion de risque rigoureuses pour surveiller et atténuer les impacts négatifs d’une dégradation potentielle des conditions économiques et politiques. La complexité de gérer des filiales dans des environnements hétérogènes constitue un défi majeur, susceptible d’affecter à la fois les ratios de solvabilité et la performance globale des groupes.

Parallèlement, la transformation digitale offre à la fois des contraintes et des opportunités. La digitalisation, poussée par l’évolution des usages et la fermeture progressive d’un nombre important d’agences – avec 103 agences fermées en 2023 –, oblige les banques à investir davantage dans les technologies numériques. Cette transition vise à fidéliser une clientèle de plus en plus connectée et à exploiter le potentiel du mobile banking pour étendre l’inclusion financière, notamment en Afrique subsaharienne où la pénétration bancaire reste faible. Le développement des services financiers digitaux apparaît ainsi comme une solution prometteuse pour toucher des segments de population encore largement non bancarisés. 

 

 

 

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