- Plus de 400 experts réunis au Maroc.
- Blockchain, intelligence artificielle, et Big Data au menu des débats.
Ils étaient plus de 400 experts marocains et étrangers de l’audit interne, administrateurs, Directeurs généraux, représentants d’administrations, d’établissements publics, d’entreprises, de fédérations professionnelles et hauts cadres ou encore de Banques centrales à prendre part à la 5ème Conférence africaine de l’audit interne, qui se tient du 27 et 28 juin à Casablanca.
Une trentaine de pays africains était représentée à cet événement marqué par la participation des responsables de l’Institute of Internal Auditors (Association mondiale de l’audit interne) et les représentants de l’Union francophone de l’audit interne (UFAI).
Au menu, une projection dans l'avenir, entre autres, pour cette profession qui, comme beaucoup, sera bouleversée par le digital. Toutes les questions centrales qui sont au cœur du développement de l’audit interne en Afrique et à l’échelle mondiale ont été débattues dans un cadre favorisant l’échange et l’interactivité.
Blockchain, intelligence artificielle, Big Data et Internet des objets sont autant d'éléments qu'il faudra commencer à prendre en compte pour déployer correctement ce métier.
Un pilier de la bonne gouvernance
L’audit interne est considéré dans les organisations matures comme l’un des piliers de la bonne gouvernance. Il est le conseiller stratégique et de confiance des Conseils d’administration et des comités d’audit, pour leur donner une assurance raisonnable sur les risques inhérents à leurs activités, sur comment améliorer la gouvernance et la performance de leurs organisations...
«Cette panoplie de rôles assignés à l’audit interne est assurée en général à travers l’évaluation de l’efficacité et l’efficience du système de contrôle interne, le management des risques, la réduction de l’asymétrie d’information entre l’actionnariat et le dirigeant et, partant, la protection des intérêts de l’ensemble des parties prenantes», nous assure Mounim Zaghloul, président de l’Institut des auditeurs internes (IIA) du Maroc. Cette question est au coeur des modèles de développement de la fonction non seulement en Afrique, mais à l’échelle mondiale. Elle a d'ailleurs été débattue lors du Forum de gouvernance destiné aux administrateurs, Directeurs généraux et directeurs d’audit interne, lors de la première journée de la Conférence AFIIA 2018.
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Un besoin d'indépendance
Pour les professionnels de l'audit, et c'est particulièrement le cas au Maroc, le premier défi de la profession dans notre région du monde consiste à garantir un environnement sain pour la pratique de l’audit interne à travers le renforcement de la culture de l’éthique, de la transparence et la consolidation de la bonne gouvernance. Pour les professionnels, l'éthique fait partie de la performance des entreprises et un audit interne performant offre de la visibilité au management et permet de soutenir le cours de Bourse. Les différents scandales du début des années 2000 ont permis de hisser la profession en Occident au rang de plateforme de gouvernance. L'Afrique doit s'en inspirer et adopter les best-practices en la matière.
Pour les auditeurs internes en conclave à Casablanca, il est par ailleurs primordial d’adopter une démarche agile et proactive pour accompagner pleinement les organisations, tout en s’inscrivant dans une dynamique de changement. Pour cela, la fonction de l’audit interne doit saisir les opportunités qu’offrent des outils de Big Data en termes de capacité de traitement des données et d’exhaustivité des contrôles, mais aussi les modèles d’analyse prédictive pour lutter contre la fraude grâce à l’intelligence augmentée et les algorithmes de machine learning. ■
A. Hlimi