Le produit net bancaire consolidé s’établit à 9,8 milliards de dirhams, soit le même montant que celui du premier semestre 2014, tandis que le résultat net part du Groupe s’établit à 2,3 milliards de dirhams, en progression de 2,2%. Le coût du risque enregistre une forte baisse de pratiquement 26%.
Les premiers résultats semestriels des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca commencent à tomber. Comme l’on s’en doute, ceux des établissements bancaires sont particulièrement attendus, eux qui ont habitué le marché à des performances parfois exceptionnelles. Certes, la période de croissance à deux chiffres des indicateurs semble révolue, mais les banques restent, globalement, sur une bonne dynamique d’ensemble, en particulier les mastodontes que sont Attijariwafa bank, BMCE Bank et la Banque Populaire.
Après donc la BMCI, qui a dévoilé des résultats en berne, c’est le Groupe présidé par Mohamed El Kettani qui vient de rendre publiques ses réalisations. Dans un contexte marqué par la poursuite du ralentissement de la demande de crédits et le durcissement des réglementations bancaires dans les différents pays de présence du groupe, Attijariwafa bank a pu, à fin juin 2015, collecter des dépôts de l’ordre de 374,4 Mds de DH, en hausse de 8,2%, répartis à hauteur de 81,7% pour le Maroc et 18,3% pour l’international. Et ce, à la faveur notamment d’une politique commerciale agressive marquée par l’augmentation de 3,4% du nombre total d’agences, pour les porter à 3.376 (dans 23 pays). Ainsi, le Groupe dispose du «1er réseau de services bancaires et financiers au Maroc et en Afrique», tient à préciser le management.
En parallèle, les crédits totaux distribués ont connu un léger repli de 0,8% à 254,4 Mds de DH sur la même période. Cette légère baisse semble confirmer ce à quoi doit s’attendre le système bancaire en 2015, d’autant que la Banque centrale prévoit une hausse du crédit qui ne devrait pas dépasser 4% cette année. D’ailleurs, à fin mai dernier, le crédit n’aura augmenté que de 2,5%.
Bon comportement des indicateurs
Du côté des indicateurs financiers, le produit net bancaire consolidé s’établit à 9,8 milliards de dirhams, soit le même montant que celui du premier semestre 2014. Cela, «malgré la baisse de 18,5% des résultats des activités de marché, impactés par des revenus non récurrents réalisés au titre du premier semestre 2014 suite à la baisse des taux obligataires», explique la banque. Pour leur part, la marge d’intérêt et la marge sur commissions s’apprécient respectivement de 6,9 et 2,9%, grâce au bon comportement de l’activité des différents pôles, notamment la banque au Maroc, l’assurance, les sociétés de financement spécialisées et la banque de détail à l’international.
Le résultat net consolidé, pour sa part, enregistre une augmentation de 3,3% pour s’établir à 2,8 milliards de dirhams. Cela s’explique notamment par la hausse des charges d’exploitation et la baisse conséquente du coût du risque de 25,9%. «Grâce à la lente mais réelle amélioration de l’environnement économique dans les différents pays de présence, la qualité du risque s’améliore pour la plupart des activités du Groupe», explique la banque, non sans préciser que «la politique proactive et prudente en matière de gestion globale des risques, comprenant notamment la couverture anticipée des créances sensibles par des provisions, a mené à un recul significatif du coût du risque au titre du premier semestre 2015». Il faut dire que ces dernières années, le système bancaire a dû faire face à une hausse considérable du coût du risque, en raison notamment de la conjoncture économique défavorable dans certains pays, mais aussi des difficultés qu’ont connues certains secteurs d’activité au Maroc, comme notamment l’immobilier et le BTP. D’ailleurs, les créances en souffrance du secteur bancaire ont augmenté de 19,2% à 52,9 Mds de DH à fin 2014, soit un taux de 6,9% contre 5,9% à fin 2013.
Enfin, le résultat net part du Groupe d’Attijariwafa bank s’établit à 2,3 milliards de dirhams, soit une progression de 2,2%. Côté rentabilité financière, le RoE et le RoA se situent respectivement à 14,6 et 1,4%. Les fonds propres consolidés atteignent 40,6 milliards de dirhams, soit une évolution de 5,9%, pour un total bilan en léger repli de 0,8% à 403,7 milliards de dirhams.
Un ancrage en Afrique très soutenu
Le groupe Attijariwafa bank a organisé, en février dernier, la 3ème édition du Forum international Afrique Développement, avec la participation de plus de 1.700 opérateurs économiques et institutionnels venus de 18 pays d’Afrique. Si cet événement traduit l’engagement fort du Groupe en Afrique, il montre, tout autant, que l’Afrique subsaharienne en particulier, caractérisée par une certaine faiblesse des services financiers offerts, offre de réelles opportunités de croissance au secteur bancaire marocain.
D’ailleurs, les trois principaux groupes marocains (Attijariwafa bank, Banque Populaire et BMCE Bank) l’ont compris assez tôt en ayant substantiellement investi dans cette partie du continent. Globalement, ils sont présents à l’étranger à travers 40 filiales bancaires détenues directement et indirec¬tement, et 15 succursales. Ces filiales dis¬posent de près de 1.300 agences installées dans 22 pays africains et une dizaine de pays européens. Ils sont présents en Afrique subsaharienne essentiellement dans les 2 zones monétaires de l’Afrique de l’ouest (UMOA) et de l’Afrique centrale (CEMAC). Ils sont aussi implantés dans le Maghreb arabe, en Tunisie et en Mauritanie, ainsi que dans quelques pays de l’Afrique.
David William