1 Md de dirhams de besoins en fond de roulement en moins sur un seul semestre, 1,6 Md de dirhams de stocks de produits finis en moins et presque autant de dettes qui disparaissent du bilan. Sur le papier, Addoha semble respecter ses engagements avec même des bonus. Mais attention tout de même au dosage entre récupération de cash et croissance d'activité. Car à force de communiquer et de se concentrer sur sa dette, le Groupe risque de laisser de côté d'autres impératifs tout aussi importants.
C'est presque un sans-faute. La société avait pris trois grands engagements devant les investisseurs pour se faire pardonner la surchauffe atteinte en 2013 et 2014 : réduire son BFR, améliorer sa gouvernance et mieux communiquer. Sur ce dernier point, même les banques, pourtant considérées comme l'élite en la matière, ne font pas mieux. Aujourd'hui, seule Addoha et Maroc Telecom communiquent trimestriellement. On ne peut qu'encourager l'initiative. Car, sur ce point, Addoha met tout le monde d'accord. Sur le plan de la gouvernance, Anas Sefiroui a déclaré à la presse que 2 nouveaux administrateurs indépendants font partie du Conseil d'administration alors que d'un point de vue purement financier, le BFR s'est amélioré de 1 Md de dirhams pendant ce semestre. Concernant le troisième trimestre, le management explique que le désendettement, depuis le premier janvier, a atteint 1,4 Md de dirhams, soit 160% de l'objectif initial pour la même période. La société affiche un ratio cashflow/chiffre d'affaires de 48% et revendique une trésorerie nette de 300 MDH.
Produire ce qui se vend vite et bien
Le Groupe a finalisé la production de 6.691 unités au 30 juin 2015, pour un objectif annuel de 12.000 unités pour l’année 2015. Conformément au Plan génération cash, cette production a porté sur des tranches dont les taux de commercialisation dépassent 70%. Le cumul des compromis de vente porte, pour sa part, au 28 septembre 2015 sur 22.600 logements et correspond à un chiffre d’affaires sécurisé à générer sur les 24 prochains mois de 13,9 milliards de dirhams (dont 58% ont été réalisés sur le Haut Standing). «La stratégie est maintenant de ne produire que lorsqu'on est sûr de pouvoir vendre», explique le management. Mais attention à l'effet boomerang. A entendre le management, il n'y a plus que la dette et la trésorerie qui comptent. Chaque chiffre et chaque décision avancés renvoient, et sont justifiés par le plan génération cash et la nécessité de s'affûter. Il ne faudrait tout de même pas perdre de vue d'autres critères de performances comme les parts de marché et le chiffre d'affaires qui risquent, si le dosage n'est pas optimal, de régresser. La société s'était engagée sur un chiffre d'affaires de 7,21 Mds de dirhams pour 2015. Pour l'instant, elle en a réalisé 5,2 Mds de dirhams, soit 72%. Si l'objectif est atteint, ce qui pourrait être le cas, le chiffre d'affaires grimpera de 2% par rapport à 2014.
Adil Hlimi