Jean Thouin, directeur des ventes de Boeing commercial Airplanes pour l’Europe et l’Afrique du Nord, lors d'une rencontre d'information à Casablanca.
- La collaboration entre Boeing et la compagnie aérienne nationale dure depuis près de 45 ans et semble partie pour durer.
- L’achat des appareils 787-8 a permis à la RAM de s’ouvrir sur de nouveaux marchés (Amérique du Nord, Amérique du Sud, etc.).
Les ambitions de la compagnie Royal Air Maroc (RAM) sont considérables. Il s’agit de faire du Maroc la porte d’entrée de l’Afrique pour l’Europe, l’Amérique et l’Asie. A cela, s’ajoute le dessein de devenir la première compagnie à l’échelle continentale, sachant que les perspectives de croissance du trafic aérien en Afrique, ainsi que celles au niveau mondial, sont plus que prometteuses.
Au regard de ces enjeux, le développement de la flotte d’appareils est indispensable. Consciente de cet impératif, la compagnie dirigée par Abdelhamid Addou est dans une phase d’acquisition de nouveaux appareils auprès de l’avionneur américain Boeing. En effet, l’entité publique qui dispose déjà de cinq appareils 787-8 a de nouveau commandé quatre Dreamliners 787-9. Pour rappel, le Dreamliner, géant des airs, peut transporter jusqu’à 330 passagers.
C’est dans ce contexte d’alliance entre Boeing et la RAM qu’a été organisée récemment à Casablanca une rencontre d’informations concernant les nouveaux avions de dernière génération, le 787-9 Dreamliner et le 737 MAX.
Animée par Jean Thouin, directeur des ventes de Boeing commercial Airplanes pour l’Europe et l’Afrique du Nord, cette rencontre était l’occasion de mettre en exergue les qualités dynamiques, techniques, aérodynamiques et de consommation de kérosène de Boeing.
Le patron des ventes de Boeing pour la région s’est également employé à mettre en exergue l’intérêt pour la RAM d’opter pour l’acquisition des avions de la firme de Seattle.
Près d’un demi-siècle de coopération
«Boeing et la RAM travaillent ensemble depuis près de 45 ans», assure Jean Thouin, qui concède que la croissance de la compagnie nationale doit s’accompagner par l’acquisition de nouveaux appareils de dernière génération, plus légers (composés à 50% de composite), offrant un meilleur confort aux passagers, tout en n'étant pas énergivores.
Le composite a l’avantage d’être résistant à la corrosion, tout en subissant moins les effets du temps. Par ailleurs, le développement de la flotte qui permet de réaliser des économies d’échelle accroît la compétitivité, avec à la clef des coûts réduits.
Du côté de l’avionneur américain, l’on affirme que l’achat des appareils 787-8 a permis à la RAM de s’ouvrir sur de nouveaux marchés (Amérique du Nord, Asie, Amérique du Sud, etc.). Ce qui est de bon augure pour une compagnie qui fait face à une concurrence de plus en plus exacerbée à l’échelle internationale.
Jean Thouin, parfait dans son rôle de commercial, a par ailleurs souligné que Boeing dispose d’une famille d’avions complète qui propose des solutions à tous les types de marché (petits, moyens, grands), avec des appareils ayant des capacités qui varient entre 150 et 400 passagers.
Enfin, au registre de la maintenance qui constitue un poste de dépenses non moins important pour les compagnies aériennes, le top management de Boeing avance un argument de taille qui, à l’évidence a séduit la RAM : les efforts déployés par Boeing pour la construction d’appareils moins lourds sont de nature à impacter positivement la fréquence ainsi que les coûts de maintenance. ■
Le 787 a le vent en poupe
Toutes les qualités évoquées plus haut semblent être à l’origine du succès que rencontre le programme du Boeing 787. A mai 2018, sur les 1.365 commandes qui représentent près de 247 millions de passagers transportés, 678 ont été livrées. «Nous avons vendu ce type d’avion partout dans le monde», se réjouit Jean Thouin, qui assure que Boeing a 75% de parts de marché sur les gros porteurs. Il est aussi utile de rappeler que le premier client du constructeur aéronautique est la Chine, qui achète en moyenne entre 300 et 400 avions par an.
Par Momar Diao