Les grandes entreprises accordent une place de choix à la politique salariale, instrument privilégié pour doper la motivation de leurs salariés.
A contrario, pour diverses raisons, certaines très petites et moyennes entreprises (TPME) s’abstiennent de bâtir une réelle politique de rémunération. Ce qui s’avère être pénalisant en termes de performance et d’atteinte des objectifs.
Fidéliser ses employés, tout en ayant la capacité d’attirer de nouvelles recrues, constitue un enjeu majeur pour les TPME qui ont l’ambition de se faire une place confortable sur leur marché de prédilection. Il est évident que la performance et la montée en puissance de la compétitivité de l’entreprise sont étroitement liées à la motivation de ses employés, laquelle reste tributaire en partie de la politique salariale mise en place. Pour rappel, toute politique de rémunération qui se respecte est échafaudée en fonction de quatre paramètres que sont l’équité, l’attractivité, la maîtrise et l’incitation. Cela dit, le salaire qui doit être défini en fonction du marché, comporte entre autres les éléments de gratification (primes ou salaires de performance). «Les PME marocaines et même les structures de tailles plus modestes doivent accorder davantage d’importance à la mise en place d’une politique de rémunération cohérente, gage de performance», assure Youssef El Alaoui, cofondateur de la société Mobiblanc, spécialisée dans les solutions informatiques, qui confie dans la foulée : «Un employé motivé, notamment dans notre domaine, les technologies de l’information (IT), peut assurer le rendement de deux salariés». C’est dire l’importance de la capacité de l’entreprise à pousser les employés à donner le meilleur d’eux-mêmes, et ce par le versement de primes pouvant être indexées sur un ensemble de paramètres facilement mesurables. A titre illustratif, il convient de citer le délai d’exécution du travail, la satisfaction du client et l’évolution du chiffre d’affaires. Toutefois, il est aussi important de garder à l’esprit que le salaire à lui seul ne garantit pas l’atteinte des objectifs de l’entreprise, même s’il peut y contribuer fortement. Du reste, à en croire notre interlocuteur, le plus important pour un salarié marocain c’est d’être sûr que son employeur versera l’intégralité de son salaire ainsi que ses cotisations sociales à la fin de chaque mois. Dans le même ordre d’idées, soulignons qu’il n’est pas rare de constater que certaines TPME versent les salaires et les cotisations sociales de leurs employés avec des retards assez conséquents.
Ce qui n’est pas de nature à susciter une quelconque motivation. Cela dit, la mise en place d’une réelle politique de rémunération nécessite une certaine aisance financière de l’entreprise. Or, le constat est que nombreuses sont les TPME qui sont en proie aux difficultés financières (accès difficile au financement, allongement des délais de paiement, etc.). En définitive, les TPME doivent emboîter le pas aux grandes entreprises conscientes que leur compétitivité est tributaire en partie de leur capacité à motiver leurs salariés. En cela, elles n’hésitent pas de mettre la main à la poche afin d’assurer le succès de leur politique salariale.
M. Diao
Paroles de pro
Youssef Alaoui,
Cofondateur de la société Mobiblanc
«A l’évidence, l’entreprise qui se dote d’une politique salariale efficace a beaucoup de chances d’atteindre ses objectifs, notamment ceux liés à la performance. Il faut savoir qu’il est important de définir les salaires en fonction du marché. Toutefois, il faut garder à l’esprit que pour attirer les meilleurs talents, l’entreprise doit consentir davantage d’efforts en termes de rémunération. De ce fait, les salaires fixes doivent se situer dans la moyenne supérieure de ceux du marché. La partie variable de la rémunération (primes, bonus, etc.) est un excellent moyen pour motiver les employés. Du reste, la transparence constitue un paramètre-clef pour l’efficacité de la politique salariale. Les choses doivent être claires dès le départ. Par exemple, le versement de primes doit être conditionné par l’atteinte de résultats mesurables. Cela dit, il convient d’être extrêmement vigilant et pointilleux dans la définition des primes et de la partie variable de la rémunération. Pour cause, l’entreprise doit impérativement tenir ses engagements à ce niveau au risque de susciter la démotivation, voire l’ire de ses salariés»
Infos pratiques
Paiement d’impôts en 2017 : ce qui changera pour les entreprises
A partir du 1er janvier 2017, les entreprises connaîtront des changements majeurs au niveau de leur mode de déclaration et paiement d’impôts. En effet, qu’elles soient personnes physiques ou morales, les sociétés seront astreintes à partir du début de l’année prochaine à déposer par voie électronique auprès de la Direction générale des impôts (DGI) les télédéclarations. Elles seront également tenues de procéder aux télépaiements, notamment pour l’impôt sur les sociétés (IS), l’impôt sur le revenu (IR) et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Au-delà de cette nouveauté, il convient de souligner que cette mesure devrait s’accompagner d’une vaste campagne de sensibilisation de la part de la DGI. Pour cause, les TPME pâtissent très souvent de leur manque d’informations parfois déterminantes pour leur pérennité et leur compétitivité. Autres informations importantes relayées par le fisc, les entreprises peuvent entamer dès à présent les démarches en la matière en se connectant sur le site www.tax.gov.ma //Téléservices SIMPL. D’ailleurs, le guide de télédéclaration et de télépaiement est publié sur le site précité. Du reste, il est important de savoir que les contribuables assujettis à l'impôt sur le revenu selon le régime du bénéfice forfaitaire ne sont pas concernés par cette nouvelle mesure. Enfin, soulignons tout de même que l’absence de déclaration et de télépaiement expose les entreprises aux sanctions prévues par les articles 187 bis et 208 bis du Code général des impôts.