«La pêche ! Ce type a la pêche !». Ce fut la réponse quand j'ai posé la question autour de moi à propors de Mohamed Amrani, Directeur Général de BMCI Bourse, dans l'optique de me faire une petite idée avant de le rencontrer en personne.
Mathématicien jusqu'au bout des ongles, Mohamed Amrani est le pre-mier Directeur général de BMCI Bourse depuis sa créa-tion en 1995, suite à la réforme du marché boursier et l'octroi du monopole de l'intervention boursière aux sociétés de Bourse. Vêtu de bleu, une couleur dont il est amoureux et un peu de gris, qui vient en deuxième position de ses préférences, il est plutôt matinal. «J'ai cru comprendre que le bleu était le symbole de la finance». Ce jeune homme rejoint la société en juin 1996 en tant que Directeur Général Adjoint pour être confirmé Directeur Général la même année. «Il est vrai que la BMCI a été parmi les dernières à être agréées avec le Crédit du Maroc. Mais, nous avons atteint un bon positionnement et la rentabilité est à développer davantage puisque le contexte s'avère être plus favorable. Je pense qu'il y a du potentiel pour BMCI Bourse dans l'avenir, un potentiel dont dispose la BMCI de manière générale». Très animé, le sourire faci-le, Mohamed Amrani dégage une joie de vivre très contagieuse. Cela donne des résultats; aujourd'hui à BMCI Bourse règne une bonne ambiance.
«Je me considère en général comme animateur d'une équipe. Je pratique les deux types de management : par-fois un management directif et parfois un management participatif en fonction des situations. Mais j'ai plus ten-dance à associer mon entourage dans la prise de déci-sion et dans la gestion du quotidien… Je ne prétends pas détenir la science infuse. Et être plus formé et avoir plus d'expérience ne veut pas dire que c'est moi qui ai toujours raison». Très consensuel, il est à l'écoute des avis des uns et des autres, mais quand il faut trancher, il y va ! Mohamed Amrani est également le responsable direct de l'activité financière et recherche qui produit des études fondamentales bien appréciées de la clientèle. En fait, Mohamed Amrani a été repéré par la BMCI sur le Forum de Lyon, spécialisé dans le recrutement des cadres et où s'activent les principales sociétés françaises et même marocaines. Ce recrutement a couronné son parcours universitaire qui a commencé lorsqu’il a obte-nu sa licence en mathématiques à Casablanca dans une université marocaine. Une chose dont il est très fier par ailleurs. Par la suite, il enchaîne avec un DEA en mathématiques appliquées, obtenu en France où il continuera sa formation pour obtenir un Doctorat de mathématiques à l'Université de Metz. Déjà, quand il était étudiant-thèse, il assurait les cours à l'université en tant que vacataire. Son doctorat en poche, il a travaillé pendant un an comme assistant de recherche à l'univer-sité; il était même fonctionnaire sous contrat de l'Education nationale française. Mohamed Amrani n'a pas pour autant perdu cette fibre de l'enseignant. Il l'a vite reprise une fois au Maroc en enseignant à la faculté Hassan 1er de Settat. Mais vu ses obligations et la distance qui le sépare de cette ville, il n'y enseigne plus, non sans regret puisqu'ils sont les premiers à le faire renouer avec l'enseignement. Par la suite, il a rejoint l'INSEA à Rabat où il assure un cours d'ana-lyse financière des banques. On lui a proposé par ailleurs d'assurer un cours d'assurance à l'Institut Supérieur de l'Administration à Rabat, parce qu'il a éga-lement suivi une formation d'actuariat dans le cadre de la formation continue. Bon, tout cela paraît trop sérieux et pourtant, Mohamed Amrani rompt entièrement avec l'image du prof austère ou bien du mathématicien qui s'emmêle les pinceaux sans cesse. Bien au contraire, il dégage une fraîcheur et un très grand enthousiasme. Vu ses occupations et faute de temps, Mohamed Amrani n'a plus le loisir de s'adonner à son passe-temps favori, l'associatif. «Je suis membre du Lion's Club Casablanca Atlantique. Et j'en étais le secrétaire général l'année der-nière. J'étais, je dirais, relativement actif au sein du club mais cette année un peu moins à cause des contraintes professionnelles». Mohamed Amrani était également très actif au sein de l'Association des actuaires dont il était chargé de la communication ainsi que des relations presse. Ce sont là, en gros, ses deux principales activités extra-professionnelles.
Mohamed Amrani n'est pas très littéraire. Et comme il est scientifique de formation, mathématicien de surcroît, il lit beaucoup plus de livres traitant de la finance, des mathématiques, d'économie, de macroéconomie, mais pas vraiment de romans ni de nouvelles. Il fait de la droiture, de l'éthique, de la déontologie, du travail et des valeurs, des mots d'ordre dans sa vie. Il déteste particulièrement l'arrogance, le mépris, et la sous-estimation d'autrui. Et c'est quelqu'un de très respectueux. C'est une nature chez lui. Un autre trait de se nature qu'il recon-naît être son pire défaut est l'anxiété parfois. Et pourtant, c'est quelqu'un de très facile à vivre, il ne se prend pas la tête avec la cuisine ou encore le shopping. Quand son épouse n'est pas là, même s'il n’est pas bon cuisiner, il se débrouille et cela ne le gêne pas outre mesure. Idem pour le shopping. Il n'a pas de patience. «Là aussi je ne suis pas très exigeant».
Par contre, c'est un «fanatique» du cinéma. Il voue une réelle passion au 7ème art. D'ailleurs, quand il était étu-diant en France, il se rendait en général au cinéma chaque semaine pour voir les derniers films à l'affiche. C'est la grande passion de Mohamed, mais hélas, une fois de retour au Maroc, il se contente de son lecteur DVD pour maintenir le lien avec le cinéma. Un art qui le fait rêver et lui permet de se déconnecter. «Une sorte d'évasion». Pour la musique, il apprécie trois styles : d'abord la musique classique, puis la musique un peu romantique, instrumentale et parfois la musique rock. «C'est une musique que j'apprécie aussi».
Elancé, Mohamed Amrani a pourtant arrêté de prati-quer la marche, un sport qu'il apprécie mais qu’il pro-met de reprendre après le Ramadan parce que cela lui permet de décompresser et en même temps d'être en forme.
Sur le Hasard, il a lu quelque part une phrase qu'il s'est appropriée. «C'est un chemin subtil, qui sépare le destin et la coïncidence». Si la vie était à refaire : «Pour ne rien vous cacher, ça me va bien. À la limi-te, je suis très content de mon par-cours, de mon métier et de mon entourage. Je ne dis pas que je ne suis pas quelqu'un d'ambitieux, je suis ambitieux mais pas au détriment des autres. Pour moi, l'ambition individuel-le passe par l'ambition collective».
Imane Bouhrara