Immobilier d'entreprises : Baisse de 48% des transactions dans le Grand Casablanca

Immobilier d'entreprises : Baisse de 48% des transactions dans le Grand Casablanca

william simoncelliL’investissement dans l’immobilier d’entreprise au Maroc constitue une alternative d’investissement attractive pour les institutionnels et les particuliers. En plus de ses activités de consulting, d’expertise et de gestion immobilière, Carré Immobilier, spé­cialiste de l’immobilier de bureau, renforce cette année son département retail. Retour sur l’actualité du secteur et de Carré Immobilier avec son Directeur général, William Simoncelli.

Finances News Hebdo : Quel bilan faites-vous de l'année 2015 concernant l'immo­bilier d'entreprise (bureau, commercial et industriel) au Maroc ?

William Simoncelli :  2015 a été une année non seulement en dents de scie, mais elle a été également marquée par un ralentissement des transactions concernant l'immobilier d'entreprise par rapport aux années précédentes. Le GIE Statimmo Maroc (Groupement d’intérêt écono­mique réunissant 4 sociétés leaders du conseil en immobilier d’entreprise : Carré Immobilier, CBRE, Colliers et JLL), qui présente pour la troisième année consécutive les principaux indicateurs du marché de l’immobilier d’entreprise du Grand Casablanca, indique une baisse de 48% des transactions (locations et ventes) par rapport à 2014. De plus, il est intéressant de noter que les 3/4 des transactions ont été effectuées au second semestre contre 1/4 pour le premier semestre, contrairement à une année 2014 plus équilibrée. En ce qui concerne la physionomie des transac­tions, nous remarquons que les ventes sont repré­sentées à hauteur de 15% (22% en 2014) contre 85% de locations (78% en 2014), ce qui confirme cette tendance lourde des sociétés, à savoir une orientation croissante vers la location et moins vers l’acquisition. Enfin, concernant l’analyse de l’attractivité des quartiers, nous constatons une amélioration de l’intérêt pour l’entrée de ville, qui concentre 18% des transactions (7% en 2014) et un léger désamour du centre-ville historique, avec 3% des transactions (13% en 2014). Toutefois, il ne faut pas en tirer de conclusions hâtives, car, même si cela est essentiellement dû à l’arrivée sur le marché d’une offre plus en adéquation avec les besoins des entreprises, le centre-ville historique conserve encore des forces et des atouts tels que la pluralité des services, la proximité des bassins d’emploi ou encore l’accès aisé des transports en commun qui en font un quartier potentiellement attractif. En tout état de cause, Carré Immobilier peut déjà annoncer qu’en ce début d’année, cer­taines sociétés s’intéressent au centre-ville histo­rique et que, par conséquent, la tendance pourrait bien s’améliorer à la faveur de ce quartier.

F.N.H. : Le Maroc se positionne aujourd'hui comme hub régional dans plusieurs sec­teurs (finance, logistique...). L'offre maro­caine est-elle à la hauteur de ce statut ?

W. S. : A l’instar de tous les autres pays, le Maroc possède de nombreux atouts et forces, mais a aussi ses faiblesses. Ces dernières années ont été très riches en grands projets structurants, tels que les ports de Tanger Med, les raccordements autoroutiers d’Agadir et Oujda, les gros investisse­ments dans les diverses énergies, l’arrivée main­tenant d’une ligne ferroviaire à grande vitesse, et tout cela dans un contexte de crise mondiale relativement difficile. Comme vous l’avez si bien dit, «Le Maroc se positionne aujourd'hui comme hub régional dans plusieurs secteurs» avec une offre qui, aujourd’hui, n’est peut-être pas encore parfaite, mais qui s’améliore et s’organise. J’en prends pour preuve la loi sur les OPCI, actuelle­ment en fin de parcours d’élaboration, qui, non seulement va répondre au besoin local des inves­tisseurs en immobilier, mais suscite déjà l’intérêt des investisseurs internationaux.

F.N.H. : Quelles sont vos perspectives pour 2016 ?

W. S. : Ce que je peux vous dire après un bon mois en 2016, c’est que l’activité est très dyna­mique et les besoins sont concrets que ce soit du côté des investisseurs/propriétaires que des utili­sateurs. Clairement, nos perspectives pour 2016 sont plutôt optimistes bien que les indicateurs que nous avons ne soient pas tous très encou­rageants. Nous sentons un vrai dynamisme dans notre marché, mais avec des prises de décision longues qui sont le témoin évident d’un manque de visibilité dans une économie difficile. Cela ne nous empêche pas d’être sollicités et d’étudier de nouveaux dossiers souvent très ambitieux. C’est d’ailleurs le cas pour trois dossiers sur lesquels nous collaborons en ce moment, à savoir deux concernant les bureaux et le troisième sur le sujet Retail.

F.N.H. : Concernant l'activité Retail, quels sont les centres commerciaux pour les­quels vous êtes mandatés ?

W. S. : Nous travaillons pour le moment sur divers dossiers qui sont encore confidentiels, mais dont je me ferai fort de vous annoncer le lancement en temps et heure opportuns. Pour ce qui est de notre activité Retail et centres commerciaux, Carré Immobilier a renforcé cette année son départe­ment Retail avec l’arrivée de Charles-Alexandre Nivaux (expert en immobilier de commerce), qui a pris les rênes de ce département, avec comme principaux atouts une grande expérience des fran­chises et des centres commerciaux en Europe et au Maroc et une connaissance accrue des acteurs du marché national.

F.N.H. : Quels sont vos projets à venir ?

W. S. : Nous avons en cours de discussion la commercialisation de deux immeubles de bureaux de grandes qualités à la fois techniques, mais aussi en termes de presta­tions et d’équipements. Les deux édifices ont été déve­loppés par des profession­nels de l’immobilier connus et reconnus au Maroc pour leur sérieux et leur rigueur. L’un, dans la périphérie de Casablanca, va proposer des loyers très attractifs pour des qualités de bureaux au niveau des standards inter­nationaux. L’autre, dans un des quartiers d’affaires pri­sés de Rabat, développera une superficie de 5.000m• de bureaux de grande qua­lité avec de nombreuses places de parking, ce qui est un atout fort. Enfin, nous sommes en pleine livrai­son de la seconde tranche des villas de plain-pied de la résidence Casadiaa. En effet, après le succès des 60 villas de la première tranche, nous avions lancé la seconde tranche au 1er semestre 2014. A ce jour, nous en avons vendu 80%.

F.N.H. : Comptez-vous développer d'autres activités au sein de votre société ?

W. S. : Carré Immobilier a pour ambition de développer d’autres lignes métiers pour enrichir son offre de services. Notre volonté est motivée par une demande insistante de nos clients, qui sou­haitent nous faire confiance sur de nouvelles missions. Toutefois, cette année, nous avons surtout comme priorité de remplir les missions qui nous ont été confiées. Pour cela, nous avons entamé une phase de recrutement afin de renforcer les lignes métiers en place et avons élaboré un planning de formation pour proposer à nos clients des services des plus perfor­mants. Enfin, nous sommes en pleine rénovation de notre stratégie de communication, et je peux d’ores et déjà vous annoncer que notre nouveau site web www.carreimmobi­lier.ma sera en ligne dès la fin de cette semaine

Propos recueillis par Saad Zeroual

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