- L’entreprise, qui a démarré ses activités en 2010, emploie près de 30 salariés au Maroc et 15 en Tunisie.
- Chaque année, le chiffre d’affaires de la société technologique connaît une progression à deux chiffres
«Innovation-sérieux-persévérance» est le triptyque dont ont fait preuve les deux fondateurs de Mobiblanc, pour permettre à celle-ci d’être aujourd’hui un acteur-clef de l’écosystème national des technologies de l’information.
La société de services, spécialisée en ingénierie informatique et digitale, a été fondée il y a huit ans par Mohamed Benboubker et Youssef El Alaoui. Deux entrepreneurs qui, malgré le succès que rencontre leur entreprise technologique, gardent la tête sur les épaules.
Outre le développement d’applications, Mobiblanc aide ses clients à tirer profit des multiples opportunités offertes par le digital. La croissance rapide de la société est amplement confortée par Mohamed Benboubker : «Nous avons fait le pari d’être prudent et de démarrer petit avec un effectif réduit de 10 personnes lors de la première année d’activité, avec à la clef un chiffre d’affaires de 2 MDH. Aujourd’hui, Mobiblanc emploie près de 30 salariés au Maroc et 15 en Tunisie», confie-t-il.
L’entreprise se porte bien, comme en témoigne l’évolution à deux chiffres de son chiffre d’affaires annuel. Ce développement est en partie tributaire de la bonne lecture du marché domestique.
«Nous avons vite compris que le marché national était petit de par sa taille et sa maturité. Ce qui nous a amené à étendre l’activité de Mobiblanc au Moyen-Orient (Dubaï) et au Maghreb», nous précise le top management de l’entreprise. Nos interlocuteurs nous confient par ailleurs qu’ils projettent de s’attaquer au marché français.
La stratégie de la structure à l’international consiste à capitaliser sur ses projets concluants au Maroc, en dupliquant ceux-ci dans les marchés porteurs. Dans le Royaume, l’activité de Mobiblanc est tirée par quatre grandes branches d’activité qui sont les télécoms, les secteurs financier (Bourse, banques, assurances) et public et la distribution.
Mohamed Benboubker, co-fondateur de Mobiblanc
«Nous avons démarré notre activité avec le développement des applications mobiles. Aujourd’hui, outre ce segment, Mobiblanc accompagne ses clients dans la création de valeur, avec à la clef l’augmentation du chiffre d’affaires, la réduction des coûts, l’amélioration des parts de marché, etc.
Les autres propositions de valeur ont trait à la création de richesse grâce à la data, l’amélioration de l’expérience utilisateur dans le numérique et la digitalisation des process de l’entreprise.
Ceci dit, nous sommes frustrés de ce qu’offre le marché domestique en termes d’opportunités. La configuration de celui-ci n’est pas propice au prompt essor de Mobiblanc, qui a beaucoup de choses intéressantes à proposer dans les domaines susmentionnés. A moyen terme, le capital de l’entreprise sera ouvert aux investisseurs afin de lui permettre d’atteindre sa vitesse de croisière, c’est-à-dire devenir une entreprise technologique de taille moyenne. Néanmoins, pour bon nombre d’obstacles, l’entrepreneuriat reste difficile au Maroc. Mais avec le sérieux, la passion, la persévérance et l’innovation, on peut y arriver».
L’ingénieur, une denrée rare
A en croire les professionnels, les deux difficultés majeures auxquelles sont confortées les entreprises technologiques de petite et moyenne taille sont les faibles opportunités offertes par le marché intérieur et la problématique du recrutement des ingénieurs. «Nous avons du mal à trouver des ingénieurs bien formés et passionnés», confie le co-fondateur de Mobiblanc.
Il est utile de préciser que des pays comme la Tunisie et l’Egypte ont l’avantage comparatif d’avoir de bons profils d’ingénieurs. Par ailleurs, si quelques branches d’activité sont à la pointe des nouvelles technologies (banques, assurances, distribution, e-gov), en revanche, nombreuses sont les entreprises qui n’ont pas encore fait le pari de se lancer dans la digitalisation au Maroc.
Ce retard est en partie à l’origine de la petite taille du marché, mais une telle physionomie est également porteuse d’opportunités. Pour cause, celle-ci incite certaines entreprises technologiques à se lancer dans l’export et à regarder si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. ■
Par M. Diao