6.612 défaillances d’entreprises ont été enregistrées en 2020.
Pour 2021, le chiffre projeté donne le tournis. On parle de 11.000 entreprises qui devraient mettre la clé sous la porte.
Par M. Diao
Les différentes études effectuées par les entités nationales les plus indiquées au Maroc montrent que l’année 2020, marquée par une forte contraction de la croissance (-7% du PIB), a été foncièrement néfaste pour l’économie nationale.
Et ce, en raison notamment de la longue période de confinement, laquelle a paralysé plusieurs pans de l’économie nationale. Pourtant, au Maroc, en matière de défaillance d’entreprises, le record n’a pas été atteint au cours de l’année dernière en raison des mesures de soutien prises dans le cadre du Comité de veille économique (CVE), qui ont joué le rôle de perfusion pour bon nombre de TPME. D’ailleurs, pour rappel, l’étude d’Inforisk a montré que 6.612 défaillances d’entreprises ont été enregistrées en 2020 (soit+5% par rapport à 2018).
Autre rappel non moins judicieux, 98,9% des entreprises défaillantes en 2020 sont des TPE dont l’âge moyen tourne autour de 4,9 ans. Ceci dit, au regard des chiffres de 2021, la même entité, qui alertait sur l’effet de rattrapage, n’a visiblement pas eu tort.
Des prévisions montrent que près de 11.000 entreprises devraient tirer leurs rideaux en 2021. Ce qui constitue un chiffre record en raison d’un climat des affaires qui gagnerait à être amélioré et d’une longue crise exceptionnelle, laquelle a favorisé l’allongement des délais de paiement.
La forte mortalité des entreprises pour l’année en cours peut aussi être reliée à une relance laborieuse pour plusieurs secteurs en raison des incertitudes liées à l’irruption de nouveaux variants. Il est également important de mentionner que les entreprises ont eu peu recours à la procédure de sauvegarde et de redressement judiciaire. Les liquidations sont la première source de défaillances en 2021.
Au final, tout l’enjeu à cours et à moyen terme est de mettre en place une loi qui sera intégralement appliquée par le secteur privé (par ailleurs, problématique) afin de réduire les délais de paiement anormalement longs pour les TPME.