Transport routier de voyageurs: pourquoi il faut investir de nouvelles pistes de mobilité

Transport routier de voyageurs: pourquoi il faut investir de nouvelles pistes de mobilité

Les offres existantes actuellement sont insuffisantes pour répondre à la demande.

Le gouvernement concentre son intérêt sur les grandes villes, marginalisant les petites agglomérations qui font avec les moyens de bord.

 

Par C. Jaidani

Le gouvernement a octroyé, il y a quelques mois, une nouvelle subvention aux transporteurs de voyageurs. Depuis le lancement de cette opération, le cumul de l’aide donnée aux professionnels frôle les 6 milliards de DH. C’est un lourd fardeau pour le budget de l’Etat, mais il est incontournable pour stabiliser les prix et lutter contre l’inflation. Mais ce genre d’initiatives a un aspect temporel, au moment où le secteur a besoin de réformes plus profondes pour jouer le rôle qui lui incombe.

«Le transport est un service très sollicité par les citoyens marocains, d’autant que la plupart d’entre eux n’ont pas leurs propres moyens de locomotion. Aussi bien en ville que dans l’interurbain, l’offre est nettement en deçà des attentes de la population, de l’évolution et du caractère touristique du Royaume.

Dans certains villages enclavés, les habitants n’ont que le transport clandestin pour se déplacer. C’est une solution qui présente toutefois un risque majeur en matière de sécurité pour les voyageurs», souligne Bouazza Kharrati, président de la Fédération des associations de protection des consommateurs. Et de déplorer que «le gouvernement concentre son intérêt sur les grandes villes, marginalisant les petites villes qui font avec les moyens de bord. Ces cités disposent de flottes vieillissantes et un nombre de véhicules limités pour répondre à la demande. Plusieurs citoyens vivent un véritable calvaire au quotidien, avec beaucoup de désagrément et de perte de temps», ajoute-t-il.

En dépit des efforts alloués dans les grandes métropoles à travers le lancement de nouvelles lignes de tramways, du renouvellement du parc des autobus, l’offre de transport est nettement inférieure à ce qui existe dans les grandes métropoles à l’international. «Aucun réseau de métro ou de RER n’existe au Maroc. Ces moyens de transport sont incontournables pour les villes de plus d’un million d’habitants comme c’est le cas pour Casablanca ou Rabat. On évoque des considérations techniques pour ne pas réaliser ce genre de chantiers, notamment la présence de nappes phréatiques en abondance. Sauf qu’il existe des villes quasiment dans l’eau, comme Amsterdam ou Copenhague, qui bénéficient de ce type de transports depuis des décennies. Il faut une volonté politique pour installer ces projets. Ils sont très coûteux, mais ils peuvent être financés par des bailleurs de fonds mondiaux comme ce fut le cas pour le TGV. Ce sont des investissements qui ont des effets d’entraînement à plusieurs niveaux», explique pour sa part Mohamed Amrani, économiste. 

 

Quid des applications VTC ?
Les applications véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) connaissent un véritable essor partout dans le monde. Mais au Maroc, leur présence est restreinte à cause de nombreuses contraintes. Tout d’abord, il y a un vide juridique encadrant ce genre de prestations. Le lobby des transporteurs, dont les taxieurs, met la pression pour qu’elles ne soient pas opérationnelles. Certaines d’entre elles sont tolérées par le ministère de l’Intérieur sans pour autant être dûment autorisées. Utilisant une plateforme technologique afin de mettre en contact les conducteurs avec les utilisateurs, ces applications sont très utilisées par les citoyens.

 

 

 

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