◆ Ils menacent d’observer un mouvement de grève pour faire aboutir leurs revendications.
◆ Ils estiment que l’exécutif n’a pas respecté ses engagements.
Par C. Jaidani
La crise sanitaire, qui a engendré des restrictions sur la mobilité, a fortement le secteur du transport routier de marchandises. Plusieurs syndicats ont signifié leur mécontentement en laissant planer un mouvement de grève pour mettre en lumière la dégradation de leur situation économique et aussi le non-respect de la part du gouvernement de nombreux engagements qu’il a pris depuis octobre 2018.
La Fédération nationale du transport et de la logistique (FNTL) n’a pas manqué de réagir face à ces menaces, estimant que «l’environnement actuel du pays ne justifie pas un tel mouvement, surtout que le secteur du transport est vital pour assurer la relance de l’économie nationale. Une telle grève risque de porter un coup fatal aux entreprises, dont la plupart sont dans un état fragile. La paralysie du secteur peut porter atteinte à la sécurité des biens et des personnes».
Les syndicats campent sur leur position et relèvent les points de discorde, qui concernent notamment la prime à la casse, la carte professionnelle, la charge utile tolérée et d’autres dispositions réglementaires Pour le département de tutelle, «le contrat-programme est toujours au stade des discussions avec les professionnels. Il existe plusieurs points de convergence et d’autres sur lesquels il faut plus de concertation pour aboutir à une feuille de route claire et mutuellement acceptée. Plusieurs mesures sont, au fur et à mesure, mises en application».
Le ministère estime également que la diversité des interlocuteurs et la multitude des représentants du secteur perturbent le dialogue. A cet égard, il avance que l’Agence nationale de la sécurité routière (Narsa), nouvellement créée, prépare son programme de travail, englobant des orientations intéressantes pour le secteur, mais son Conseil d’administration reste incomplet et attend la désignation des représentants du transport de marchandises.
153 MDH pour la prime à la casse
«Le gouvernement est toujours dans la fuite en avant pour ne pas assumer ses responsabilités; et les décisions concernant le secteur doivent être prises en concertation avec les professionnels. Ce manque de visibilité perturbe davantage l’évolution de notre activité», souligne Hassan Marbouh, du syndicat de transport de marchandises de la région du grand Casablanca. Pour la prime à la casse, la Narsa a annoncé la mobilisation de 153 millions de DH au titre de l’année 2020. Les modalités pour en bénéficier seront communiquées ultérieurement.
«Les offres de la prime à la casse, telles qu’elles ont été proposées auparavant, sont vouées à l’échec. Elles n’ont pas connu l’adhésion des opérateurs. Il faut investir de nouvelles formules plus pragmatiques, qui peuvent séduire les personnes cibles. Il faut revoir à la hausse la valeur de cette prime et assouplir la procédure pour en bénéficier», souligne Marbouh.
Le syndicaliste fait référence également aux difficultés pour l’accès au crédit, étant donné que la plupart des professionnels opèrent dans l’informel. Il faut rappeler que la nouvelle grille de la prime à la casse pour le transport routier de marchandises a été modifiée. Elle concerne les véhicules dont l’âge est supérieur à 20 ans.
Ainsi, pour ceux dont le tonnage est compris entre 3,5 et 8, elle est de 115.000 DH. Elle passe à 130.000 DH pour les camions ayant une charge utile entre 8 et 14 tonnes, et enfin elle s’établit à 190.000 DH pour plus de 14 tonnes.
Le département du transport a condi tionné l’octroi de la prime par l’inscription au registre spécial de la profession. Certains opérateurs n’ont pas eu l’occasion de s’inscrire et sollicitent des autorités concernées de revoir cette décision. Les opérateurs du transport de marchandises demandent par ailleurs de fixer par voie réglementaire et définitive la charge utile à transporter.