La digitalisation des entreprises marocaines est un sujet crucial. Pour preuve, le haut- commissariat au Plan (HCP) a rendu public récemment un document portant sur l’intégration des TIC dans les entreprises marocaines. La nouvelle publication est parue quelques jours après le lancement en grande pompe de la marque «Morocco Tech». Ces deux faits constituent des prétextes amplement légitimes pour solliciter l’avis des experts sur le rythme de digitalisation des entreprises marocaines. Sachant que celles-ci sont contraintes de surmonter une concurrence de plus en plus âpre aussi bien au Maroc qu’à l’international.

«Le rythme de digitalisation des entreprises marocaines est à deux vitesses», confie Hicham Iraqi Houssaini, Directeur général de SAP Afrique francophone, une entité qui aide les entreprises à être «intelligentes». C’est-à-dire faire de l'utilisation de leurs données une force pour remplir plus vite leurs objectifs en prenant moins de risques. L’expert, fort d’un retour d’expérience édifiant, explique qu’il existe au Maroc des entreprises très avancées en la matière, généralement celles tournées vers l’international, et d’autres qui accusent un retard avéré en matière de digitalisation. Khalid Raji, directeur associé chez Univers AP, qui partage l’avis exprimé par Hicham Iraqi Houssaini, apporte une nuance de taille.

«Certaines entreprises considèrent la digitalisation comme un vrai projet de transformation, générateur de croissance et développement. Pour d’autres, le digital n’est qu’un sujet de tendance. Le niveau de digitalisation n’est pas forcément corrélé à la taille ou au secteur d’activité. Il est davantage lié à la stratégie et à la culture de l’entreprise», fait-il savoir. Des gains de production avérés Au sujet des gains réels générés par la transformation digitale, Hicham Iraqi Houssaini souligne qu’«une entreprise peut s’appuyer sur la transformation digitale afin d’automatiser une pléthore de process et gagner en compétitivité.

L’exemple à citer est l’utilisation des RPA (Robotic Automatisation Process) pour le remplacement des tâches répétitives, l’amélioration de la productivité et la réduction de la marge d’erreurs», soutient le lauréat de l’EMI et ancien patron de Microsoft Maroc. Et de schématiser : «L’élaboration d’un SI performant permet à une entreprise de tirer profit de l’innovation générée par l’intelligence artificielle. A titre illustratif, aujourd’hui, il existe des SI dédiés au capital humain, capables de proposer, en fonction de plusieurs paramètres, des candidatures pour de futurs postes à pourvoir. Et ce, avec la possibilité de suggérer des formations pour les profils proposés». Pour Khalid Raji, la transformation digitale doit être l’émanation de la volonté de l’entreprise. Sachant que celle-ci doit être en mesure d’appréhender les gains susceptibles de provenir du changement opéré par la transformation digitale.

«Chaque société a son histoire. En conséquence, nous ne proposons pas les mêmes solutions à toutes les entreprises. D’où la pertinence du partenariat avec SAP qui couvre plus de 4.000 solutions portant sur la majeure partie des secteurs d’activité», confie le directeur associé d’Univers AP. Selon lui, il existe plusieurs success-stories d’entreprises accompagnées qui ont réussi leur transformation digitale, avec à la clef des résultats probants. A ce titre, il y a lieu de citer TDM Aerospace, leader dans la fabrication des tubes et des canalisations aéronautiques et fournisseur N°1 de  Boeing. L’autre exemple est le Groupe Zine Capital Invest, qui évolue, entre autres, dans les domaines de l’agro-industrie, la distribution et la logistique.