Tourisme: des perspectives plutôt prometteuses

Tourisme: des perspectives plutôt prometteuses

Le Royaume pourrait attirer 17 millions de visiteurs d’ici 2026, et ce malgré une conjoncture économique mondiale difficile, selon Fitch Solutions.

 

Par M. Boukhari

Le secteur du tourisme marocain a enregistré une performance notable en 2023, à en croire les chiffres du ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire. La tutelle avait même employé le terme «record» historique en évoquant les 14,5 millions de visiteurs sur le territoire national l’an dernier, soit une progression de 34% par rapport à 2022. Après avoir enduré un épisode difficile lors de la crise sanitaire, ce secteur, qui constitue un moteur de la croissance économique nationale, est en train de renaître de ses cendres. Pour encourager cette dynamique, la tutelle multiplie les efforts afin d’atteindre un objectif ambitieux de 17,5 millions de touristes à l’horizon 2026, et ce dans le cadre de la nouvelle feuille de route stratégique du tourisme 2023-2026.

Dans la même veine, un récent rapport publié par l’agence «Fitch Solutions» prévoit que le nombre de touristes visitant le Maroc continuera son trend haussier pendant la période 2024-2028. S’intitulant «Morocco Tourism Report», ce document révèle que le Royaume connaîtra une affluence touristique importante d’ici 2026, estimée à 17 millions de visiteurs, légèrement moins que l’objectif fixé par l’exécutif. D’après les auteurs de ce rapport, cela représente un taux de croissance annuel moyen de 4,4% pendant la période de prévision 2024-2028. En outre, la même source indique qu’à moyen terme, durant la même période susmentionnée, les niveaux de visiteurs seront doublement soutenus grâce à une croissance induite par les marchés européens des touristes venant au Maroc.

Toutefois, les risques à court terme pour l’avenir du secteur touristique marocain pourraient être causés par la faible croissance économique en Europe en 2024, en sus de la cherté de la vie liée à des conditions de crédit plus sévères. Par conséquent, cette conjoncture pousserait les consommateurs à réduire la durée de leurs voyages et à privilégier des congés courts. En dépit de ces paramètres, le rapport affirme que le Maroc «demeure une destination de qualité à des prix relativement abordables, ce qui le rend attrayant pour les consommateurs européens désireux de réduire leur budget de voyage».

Une marque à part entière

L’autre constat important mis en avant dans ledit rapport, concerne les marchés qui contribuent à grande échelle à l’évolution de l’activité touristique au Maroc  : «les marchés européens, tels que l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas représentent la majorité des visiteurs au Maroc, avec Marrakech et Agadir conservant leur statut de destinations indétrônables, en particulier en hiver, pour les voyageurs européens». Le Royaume représente également «une destination prisée pour les voyageurs des marchés du Moyen-Orient, tels que l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis, qui recherchent principalement des expériences touristiques de luxe et de divertissement», précise-t-on.

Pour Mohamed Semlali, président de la Fédération nationale des associations des agences de voyages du Maroc (FNAVM), l’industrie touristique au Maroc est passée de l’amateurisme à la professionnalisation. En effet, la destination marocaine représente actuellement une marque à part entière. Et ce, grâce notamment aux efforts déployés par les différentes parties prenantes en vue de hisser l’offre touristique nationale à un niveau supérieur. «Si des touristes viennent de plus en plus dans notre pays, c’est pour découvrir les richesses et les potentialités dont dispose le Royaume. Le tourisme au Maroc ne devrait pas être concentré uniquement à Marrakech, Agadir et Tanger. Il est temps que toutes les régions soient mises en valeur, et ce grâce à une vraie implication de la part des élus qui doivent travailler main dans la main afin d’y attirer plus de touristes. Pour accompagner ces changements, il faudrait que l’aérien suive, ce à quoi la RAM ambitionne de répondre en doublant sa capacité en avions d’ici 2025», souligne le président de la FNAVM.

Ce dernier insiste également sur l’importance d’une solidarité interprofessionnelle entre agences de voyages, guides touristiques, hôteliers, transporteurs touristiques, restaurateurs touristiques, etc. Le but étant d'œuvrer collectivement au développement du tourisme national. Selon les prévisions établies par Fitch Solutions, le Maroc se trouve dans une position lui «permettant non seulement une reprise touristique complète par rapport au niveau d’avant la pandémie, mais aussi de fournir des perspectives encourageantes pour les années à venir, malgré les défis économiques européens et les contraintes mondiales». 

 

 

 

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