Le SIAM a consolidé sa dimension internationale.
Le pôle dédié aux produits de terroir demeure très apprécié des visiteurs.
Entretien avec Jawad Chami, commissaire du SIAM.
Propos recueillis par C. Jaidani
Finances News Hebdo : Le SIAM revient après trois ans d’absence. Quelles sont vos attentes par rapport à cette 15ème édition ?
Jawad Chami : Le SIAM revient avec force sur la scène nationale et internationale. L’événement est très attendu par les opérateurs du secteur. Depuis son lancement, il a suscité un fort engouement non seulement auprès des exploitants et des partenaires, mais aussi du grand public. La grande affluence des visiteurs en témoigne. A l’image des autres éditions, celle de cette année bénéficie d’un intérêt particulier. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les chancelleries étrangères basées au Maroc ainsi que les ambassades du Maroc à l’étranger pour promouvoir le salon. Il est devenu un rendez-vous incontournable au niveau régional, particulièrement en Afrique. Nous nous attendons à la réussite de cet événement, que ce soit par le nombre de participants, des visiteurs et aussi des conférences débats qui seront organisées. La qualité des stands est mise en avant, sans oublier bien sûr le niveau des produits exposés, plus portés vers la technologie et la durabilité.
F.N.H. : Qu’en est-il du choix de la thématique axée sur la souveraineté alimentaire durable ?
J. Ch. : Les différentes crises qui ont secoué le monde dernièrement ont montré la pertinence de cette thématique. L’idée de la souveraineté alimentaire repose sur une logique de développement durable, associée au respect des cultures autochtones, des savoir-faire socioécologiques et des ressources agricoles. Il est question d’augmenter la production et la productivité agricoles tout en préservant les ressources naturelles, particulièrement les avoirs en eau. Pour ce faire, il est nécessaire d’adopter une vision nouvelle du secteur agricole, de consolider la gouvernance et de mettre en place des moyens modernes au service du secteur agricole.
F.N.H. : Pourquoi avez-vous choisi la Grande-Bretagne comme invitée d’honneur pour cette édition ?
J. Ch. : La Grande-Bretagne est une puissance mondiale qui possède un savoir-faire important dans le domaine agricole. Je dois aussi rappeler l’excellence des relations entre ce pays et le Maroc. C’est une coopération historique de trois siècles tant au niveau diplomatique que commercial. Elle a été consolidée avec la ratification d’un nouvel accord de coopération en décembre 2021. Dans sa volonté de garantir la durabilité de ses importations agricoles, le Royaume-Uni veut assister l’agriculture marocaine dans sa transition vers un modèle adapté aux changements climatiques. Le Maroc peut s’inspirer de l’expérience britannique en matière de durabilité, particulièrement pour ce qui est de la gestion des ressources hydriques et la préservation de l’environnement.
F.N.H. : Le pôle dédié aux produits de terroir est très apprécié et visité. Comment expliquezvous ce succès ?
J. Ch. : Effectivement, ce pôle suscite un fort intérêt de la part du public. Le nombre d’exposants ne cesse d’augmenter d’une année à une autre. Je me rappelle lors de la première édition, nous avons pu réunir difficilement quelques associations qui exposent ce genre de produits. Depuis cette date, et sous l’impulsion du Plan Maroc Vert, le nombre de coopératives et de regroupements opérant dans cette filière a nettement progressé. Il faut dire qu’il n’y a pas de secret pour expliquer ce succès, les produits de terroir sont très appréciés des Marocains. L’intérêt des exposants pour participer au SIAM leur permet de booster leur activité. Certains réalisent plus de 30% de leur chiffre d’affaires annuel et ils arrivent à écouler la totalité de leur stock en quelques jours. Nous essayons de répondre favorablement à toutes les demandes. L’Agence de développement agricole (ADA), responsable de cette filière, privilégie la diversité régionale et aussi des produits. Aussi, nous favorisons les associations et les coopératives qui disposent de labels et de certifications. Par ailleurs, au niveau de la qualité, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) veille à ce que les produits exposés répondent aux meilleures normes.