En dépit des assurances du département de tutelle, les fellahs redoutent la perturbation du marché.
Quasi-stabilisation de l’offre d’engrais et autres intrants.
Par C. Jaidani
Le coup d’envoi de la campagne agricole 2023/2024 a été donné par Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture. La région de CasablancaSettat a été choisie cette année pour cet événement. A l’image des précédentes saisons, plusieurs mesures incitatives ont été prises pour accompagner les exploitants et soutenir le secteur. Ainsi, au niveau des semences sélectionnées de céréales, un volume de 1,1 million de quintaux a été mobilisé. Elles sont proposées à des prix compétitifs, à hauteur de 210 DH pour le blé tendre et l’orge, et 290 DH pour le blé dur.
Concernant le prix de vente subventionné des semences céréalières de catégorie R2, il est de 400 DH/ quintal pour le blé tendre et l’orge, et 620 DH pour le blé dur. Afin de contrer la flambée des prix des produits de forte consommation comme les tomates et les oignons, le département de tutelle veut réduire leur coût de production à travers la subvention à hauteur de 50% de l’acquisition des semences et des plants.
«Cette année, il existe moins de tension sur les semences. La campagne agricole n’était certes pas bonne, mais pas catastrophique comparativement à la précédente. Cela a permis d’assurer la disponibilité de ces produits. Malgré les efforts déployés par l’Etat, les prix demeurent toutefois assez élevés pour les semences ordinaires. Une hausse qui diffère selon les régions et les variétés. Pour le blé tendre, les prix sont négociés entre 300 et 400 DH/quintal, le blé dur est commercialisé dans une fourchette de 350-450 DH/ quintal. Et l’orge plafonne à une moyenne de 500 DH», affirme Mohamed Mourtaki, négociant de céréales et légumineuses dans la région de Chaouia. Il évoque également des problématiques au niveau de la distribution.
«Chaque région a besoin de variétés de semences qui lui sont propres. Les semences destinées à l’irrigué ne sont pas les mêmes pour le bour. Celles des plaines ne peuvent pas s’adapter aux régions montagneuses. Il existe aussi des semences qui ne sont labourées que durant l’automne et d’autres préconisées pour l’hiver. De ce fait, certaines variétés peuvent être disponibles dans une région et introuvables dans d’autres. Les intermédiaires et les spéculateurs accentuent cette situation», explique Mourtaki. Pour remédier à cette situation, le ministère de l’Agriculture s’est engagé à renforcer la politique de proximité à travers la rationalisation du réseau de distribution des semences sélectionnées et le suivi quotidien des ventes. Outre les semences, les exploitants agricoles scrutent le marché des autres intrants.
Selon le ministère de tutelle, il sera approvisionné à hauteur de 600.000 tonnes d’engrais phosphatés au même prix que la campagne précédente. Pour les engrais azotés, qui sont totalement importés, l’approvisionnement du marché national se fait normalement. Les quantités disponibles sont assez suffisantes pour répondre aux besoins. Avec un volume de 500.000 tonnes, les prix sont subventionnés à hauteur de 240 DH/q pour l’Ammonitrate d’azote 33%, de 330 DH/q pour l’Urée 46% et 150 DH/q pour le sulfate d’ammonium 21%. Cette disposition permettra de maintenir les prix à des niveaux accessibles pour les agriculteurs sur tout le territoire national.