L’Anapec a organisé, en partenariat avec l’Université Ibn Tofail, le 30 mars à Kénitra, la cérémonie d’ouverture de la Semaine «Emploi pour l’étudiant». La cérémonie de clôture a été célébrée à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, le 3 avril courant. Le point avec Anass Doukkali, DG de l'Anapec.ÂÂ
ÂÂ Finances News Hebdo : Quel est l’objectif de cet évènement ?
Anass Doukkali : L’objectif en termes de chiffres pour cette semaine de l’emploi est de pouvoir toucher 400 établissements de formation et d’enseignement de par le Maroc et 11.500 étudiants.
Dans certaines villes, nous allons, cette année, atteindre les établissements d’excellence, en l’occurrence l’ISACE à Casablanca auquel l’Anapec n’avait pas d’attache dans le cadre de notre service «kafa’ate». C’est un service destiné aux hautes compétences mais, en général, le but est de rapprocher les services de l’agence aux étudiants, de les écouter aussi, d’avoir leur feedback par rapport à leur perception de l’Anapec et du marché de l’emploi, et de l’intermédiation, de manière générale, pour pouvoir adapter les services qui leurs sont destinés.
Cette année, nous avons focalisé notre travail sur la stratégie «cross canal» qui est une stratégie de service à distance. Nous allons développer, comme innovation, les services sur mobile, puisque les applications sur mobile sont très utilisées par les jeunes. Nous allons adapter notre portail aux smartphones et mettre en ligne également la version arabe. C’est un besoin qui a été réclamé par les étudiants dans certaines régions et dans certaines filières.ÂÂ
Cette semaine est également une occasion idéale pour faire du chat avec les étudiants. Des conseillers en emploi seront mobilisés tout au long de cette opération.
Le but de créer cet espace emploi est de pouvoir arriver à une certaine autonomie des établissements de formation pour qu’ils puissent faire le métier de conseiller en emploi. A cet effet, nous avons formé du personnel de l’université mis à notre disposition dans des sessions, tout au long de l’année, pour partir en immersion dans l’une de nos agences et devenir autonomes en termes de délivrance des prestations aux étudiants et lauréats chercheurs d’emploi.
F. N. H. : L’espace emploi de l’Université Ibn Tofail peut-il accueillir des gens de l’extérieur ?
A. D. : L’espace emploi de l’Université Ibn Tofail de Kénitra est aussi un espace public. Un conseiller y sera affecté à temps plein et exercera son métier comme s’il était dans une agence de l’Anapec à Kénitra. Il pourra également recevoir les gens de l’extérieur et apporter son portefeuille d’entreprises. En d’autres termes, on peut domicilier certains secteurs dans l’enceinte de l’Université et orienter les demandeurs d’emploi ciblés à cette agence. Nous le faisons déjà à Casablanca où nous avons des agences sectorielles.ÂÂ
F. N. H. : Comment l’Anapec et l’Université peuvent-elles exploiter les données recueillies dans cet espace ?ÂÂ
A. D. : Cet espace emploi nous permettra, in fine, de travailler la main dans la main avec les établissements de formation et d’enseignement dans la réalisation des études prospectives. L’Anapec a cumulé une expérience très importante dans ce domaine à travers son portefeuille étoffé en entreprise. Cette étude permet de déterminer à court et moyen termes les besoins en emploi des entreprises au niveau de la région. Les universités ont tout à gagner en s’impliquant dans cette étude pour pouvoir adapter, ne serait-ce qu’en partie, leurs formations à ces besoins.ÂÂ
F. N. H. : Toujours dans l’esprit de la proximité, votre agence a organisé récemment un séminaire à Errachidia sur les initiatives locales. Quel est l’objectif de cette rencontre ?ÂÂ
A. D. : Les initiatives ont été lancées en 2014 par le ministère de l’Emploi et des Affaires sociales. Le but est de créer des partenariats, au niveau local et régional, susceptibles de faire émerger des idées innovantes par rapport à la problématique de l’emploi. On s’adresse en premier lieu à des régions où l’offre d’emploi, à la différence des autres villes, n’existe pratiquement pas. Le tissu économique est très peu développé. Nous avons initié plusieurs initiatives locales en partenariat avec des acteurs locaux et dans différents domaines, et ce dans l’objectif d’améliorer l’employabilité des demandeurs d’emploi grâce à des actions de formation qualifiante et l’appui à l’auto-emploi à travers des partenariats locaux avec l’INDH.
Nous avons signé un partenariat avec la section de la Fédération nationale du bâtiment et travaux publics (FNBTP) puisque, comme vous le savez, les personnes autochtones ont un savoir-faire dans ce métier; d’ailleurs l’établissement de l’OFPPT de la ville est spécialisé dans la construction et le bâtiment. Nous préparons également des initiatives dans les régions de Guercif, Taza, Sidi Slimane, Taouanate, El Hoceima…ÂÂ
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Quelques détails...
L’Anapec a visité environ 400 établissements d'enseignement supérieur et de formation professionnelle. Un évènement qui s'est déroulé sous forme de stands et d'ateliers au bénéfice d'environ 15.000 étudiants.ÂÂ
Durant toute la semaine, 1.574 étudiants et demandeurs d'emploi ont participé à des sessions de Chat avec les conseillers en emploi.
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Organisée dans sa 9ème édition sous le thème «Prestations aux chercheurs d’emploi,... pour plus d’autonomie !», cette semaine a été l'occasion pour l’Anapec de se rapprocher des futurs chercheurs d’emploi dans le but de connaître leurs attentes et de leur faire découvrir l’ensemble des services qu’elle met à leur disposition, notamment les services à distance. Elle a également permis aux étudiants de s’informer sur les opportunités qu’offre le marché de l’emploi et de bénéficier de conseils pratiques pour affiner leurs méthodes et techniques de recherche d’emploi mais aussi pour entreprendre. «J’ai une conviction concernant l’auto-emploi : le problème n’est ni un manque de financement, ni la formation ni même le suivi. C’est un problème culturel. Les jeunes ont toujours peur de cette aventure qu’est l’entreprise», explique Anass Doukkali, Directeur général de l’Anapec. Abdeslam Seddiki, ministre de l'Emploi et des Affaires sociales, a réveillé, lui aussi, les esprits lors de son allocution à l’occasion de l’ouverture de l’évènement en tenant un discours un ton provocateur : «La culture de la dépendance est révolue. Nous sommes dans une société de compétence qui finira par régner au lieu de manifester devant le Parlement».
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Propos recueillis par S. Zeroual