Le marché égyptien, fort de plus de 91 millions de consommateurs, offre des opportunités de développement intéressantes aux entreprises ambitionnant d’y étendre leur activité.
La mission de prospection organisée récemment par Maroc Export au profit des entreprises marocaines évoluant dans le secteur des technologies de l’information et de la communication a été concluante à maints égards.
L’Egypte, troisième pays le plus peuplé d’Afrique après le Nigéria et l’Ethiopie, traverse une conjoncture économique difficile. Hormis le taux de croissance du PIB qui tournait autour de 4,3% lors des neuf premiers de l’année 2016, la quasi-totalité des indicateurs macroéconomiques est dans le rouge, comme en témoigne le recul des réserves de change, l’inflation galopante (15,5% en août 2016), et le taux de chômage élevé qui a culminé à 12,5% au cours du second semestre 2016. Au-delà de ces chiffres susceptibles d’en laisser plus d’un dubitatif, la ville du Caire, qui compte plus de 18 millions d’habitants, brille par son dynamisme, à l’instar de la plupart des métropoles africaines où l’activité économique tourne à plein régime. D’ailleurs, la délégation marocaine évoluant dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), conduite récemment par Maroc Export dans le cadre d’une mission de prospection, a pu toucher du doigt les multiples opportunités qu’offre le marché égyptien, qui abrite plus de 91 millions de consommateurs.
Un grand potentiel doublé d’un contexte favorable
Les présentations des autorités égyptiennes lors de la plénière organisée par Maroc Export au Caire ont permis aux représentants des entreprises marocaines évoluant dans plusieurs domaines (hardware, software, sécurité bancaire, branche du conseil) d’être mieux édifiés sur le marché égyptien des TIC, qui enregistre tout de même un taux de croissance annuel moyen de 10%. Ce dynamisme est la résultante d’une forte demande intérieure et d’une kyrielle de politiques publiques qui, in fine, ambitionnent de hisser à terme le pays des Pharaons dans le top 20 des nations les plus en pointe dans le domaine des TIC. De plus, les autorités publiques égyptiennes, qui projettent de bâtir une e-society, ont la ferme volonté d’ériger les TIC en un véritable levier de développement économique et social. Il est utile de rappeler l’attractivité du marché égyptien des TIC qui est à la fois confortée par l’implantation de majors mondiaux (Samsung, LG) et certains chiffres qui donnent le tournis. Cette branche représente pas moins de 10 milliards de dollars. Le secteur marocain des TIC n’est pas aussi en reste. Pour rappel, celui-ci représente près de 7% du PIB. D’après l’Apebi, les chiffres d’affaires réalisés respectivement par les entreprises IT et les trois opérateurs de télécoms sont estimés à 1,2 Md de dollars et 5,5 Mds de dollars. De plus, la branche a réalisé un chiffre d’affaires de 300 millions de dollars à l’export en 2014. Notons dans la foulée que le Royaume s’est doté récemment d’une nouvelle stratégie, Maroc Digital 2020. Celle-ci vise, entre autres, à faire de la révolution digitale un levier de transformation économique et social, avec des projets ciblés (gestion portuaire, santé, commerce, PME). L’autre ambition du pays est la transformation de l’administration, avec la mise en ligne de 50% des démarches administratives et la réduction de moitié de la fracture numérique. Au-delà de ce bref rappel, ce qui suscite l’engouement des opérateurs marocains, c’est la centralité de l’Egypte dans son environnement immédiat. Zouheir Lakhdissi, membre de la Fédération marocaine des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (Apebi), et fondateur de la société Dial Technologies, et Rachid Mandar, responsable export de la marque marocaine Accent, spécialisée dans la fabrication d’ordinateurs portables, de tablettes et de téléphones mobiles, ont insisté sur l’opportunité de tirer profit de la rampe d’accès que constitue l’Egypte pour les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique de l’Est. A l’inverse, certaines entreprises égyptiennes considèrent le partenariat avec leurs homologues marocaines comme la parfaite aubaine pour pénétrer le marché de l’Afrique de l’Ouest.
Une mission concluante
Même si le marché égyptien des TIC qui abrite une âpre concurrence est mûr, force est d’admettre que les entreprises marocaines, fortes d’un savoir-faire reconnu à l’international, ont toutes les chances d’y prendre leur place. La forte affluence des entreprises égyptiennes lors des BtoB (70 inscrites) et les multiples visites sur site témoignent clairement de l’intérêt que suscitent les opérateurs marocains fortement présents sur le continent, sachant que certains d’entre eux opèrent d’ores et déjà en Europe. A ce stade, il y a lieu de noter que l’entreprise marocaine Abweb a déjà ouvert une représentation en Egypte. D’autres lui emboîteront certainement le pas, car le pays des Pharaons a l’avantage de disposer de compétences de qualité, avec un coût salarial loin d’être prohibitif. Par ailleurs, il est de bon augure de constater que la plupart des opérateurs marocains qui ont fait le déplacement au Caire, ont confirmé l’existence d’opportunités d’affaires à saisir en Egypte, pays en proie à la dépréciation de sa monnaie suite à la libéralisation de celle-ci.
DNES en Egypte M. Diao
Un faisceau de facteurs bénéfiques aux échanges
La culture arabe en commun, l’existence d’accords entre le Maroc et l’Egypte exonérant des droits de douane les produits en provenance des deux pays partenaires (Accord d’Agadir) sont autant de facteurs bénéfiques aux échanges commerciaux. L’autre élément à souligner dans ce sens est le fort degré d’ouverture des deux pays respectifs dans lesquels les autorités publiques encouragent les investissements directs étrangers (IDE), nécessaires pour booster l’activité et la création d’emplois. Par ailleurs, soulignons que certaines entreprises égyptiennes opèrent d’ores et déjà au Maroc qui leur offre des opportunités de développement intéressantes. Cette implantation est aussi motivée par la proximité du Maroc au marché des pays d’Afrique de l’Ouest.