La CMIM a organisé récemment la 5ème Journée interentreprise de santé et sécurité au travail sous le thème «Echanges croisés : entreprise-hôpital-enseignement supérieur».
Chefs d’entreprise, compagnies d’assurances, secteur bancaire, société civile, représentants syndicaux, enseignants, médecins…, ont débattu d’une question cruciale, à savoir la santé et la sécurité au travail.
C’est dans une salle archi comble que s’est tenue la 5ème Journée interentreprise de santé et sécurité au travail, organisée par la Caisse mutualiste interprofessionnelle marocaine (CMIM) en collaboration avec l’Hôpital Cheikh Khalifa, lieu de cette rencontre.
Un évènement à laquelle ont pris part des dirigeants d’entreprise, des compagnies d’assurances, le secteur bancaire, la société civile, des représentants syndicaux, des enseignants, des médecins…, qui ont débattu de cette question cruciale.
Réunir tout ce beau monde a permis un échange croisé entre les différentes parties prenantes à savoir l’entreprise, l’hôpital et l’enseignement supérieur sur la promotion de la santé dans l’entreprise, sur les enjeux du bien-être des employés et sur la gestion des risques.
Abdelaziz Alaoui, président du Conseil d’administration de la CMIM, a souligné dans son mot d’ouverture, que cette 5ème édition est caractérisée par un changement sur le plan du lieu de la tenue de cette rencontre (dans un milieu hospitalier) et du thème choisi qui permet l’ouverture sur l’environnement extérieur (enseignement supérieur et secteur de la santé).
«L’initiative de cette année a une connotation particulière, d’une part, par le choix du lieu (milieu hospitalier) et d'autre part, par le choix du sujet, puisque c’est à travers ces trois composantes (entreprise, hôpital et enseignement) que nous pouvons faire avancer la notion de l’hygiène et la sécurité au travail», a déclaré pour sa part Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’UMT.
Santé, un droit constitutionnel
Echanger et partager les meilleures pratiques, aussi bien nationales qu’internationales, mais aussi renforcer la coopération dans le domaine de la santé au travail, tels ont été les mots d’ordre de cette rencontre à travers laquelle la CMIM tente de promouvoir la notion de la santé et de la sécurité au sein de l’entreprise.
Une notion qui, malheureusement, n’est toujours pas ancrée dans la culture de l’entreprise marocaine, à une exception près, des grandes entreprises et des multinationales.
En effet, force est de constater que la santé, le bien-être et la sécurité des salariés ne figurent pas parmi les priorités des employeurs, non sans conséquence aussi bien sur la compétitivité, l’efficacité et la rentabilité individuelle et collective.
Remédier à cet état de fait requiert toutefois la mobilisation et l’implication des entreprises (en premier lieu), du mouvement syndical, de l’organisation patronale, des partenaires sociaux, de la société civile et du corps professoral et médical.
Pour le mouvement syndical, l’amélioration de la santé, l’hygiène et la sécurité dans le milieu professionnel constituent une priorité syndicale.
A ce propos, Miloudi Moukharik n’a pas manqué l’occasion pour lancer un appel aux pouvoirs publics les invitant à faire appliquer la loi en ce qui concerne l’institutionnalisation des commissions d’hygiène et de sécurité au sein des entreprises.
«Seuls 30% des entreprises ont institué ces comités d’hygiène et de sécurité, qui sont pourtant des institutions légales qui ne coûtent pas un centime à l’entreprise. C’est donc une question de culture et non pas de moyens financiers», a-t-il rappelé.
Il faut donc agir et vite pour garantir aux salariés leurs droits à la santé, un droit constitutionnel souvent bafoué. L’urgence est de mise notamment avec le processus d’ouverture dans lequel le Maroc s’est inscrit.
«En raison de la globalisation de l’économie planétaire et de l’ouverture des marchés mondiaux, l’entreprise connaît une concurrence de plus en plus acharnée entraînant l’intensification des cadences de travail. Du coup, les risques professionnels sont devenus plus fréquents, ce qui nécessite une vigilance accrue de la part des professionnels», a souligné le représentant du ministre de l’Emploi et des Affaires sociales.
Cela dit, et face aux défis que le pays est amené à relever sur le plan économique et social, toutes les parties prenantes sont appelées à oeuvrer pour que le développement économique de notre pays ne se fasse plus au détriment de la santé et de la sécurité des travailleurs. L’amélioration des conditions de travail doit figurer parmi les priorités de toute entreprise en quête de modernisation et de compétitivité.
Lamiae Boumahrou