En matière de digitalisation des prestations et des services, CIH Bank et la Direction générale des impôts (DGI) ont encore une fois démontré leur posture avant-gardiste. En effet, les deux entités représentées respectivement par leurs patrons Ahmed Rahhou et Omar Faraj ont signé récemment à Rabat une convention afférente à la dématérialisation des demandes de restitution de l’IR au titre des intérêts des prêts pour l’acquisition ou la construction de logement à usage d’habitation principale.
«Cette décision a été motivée par les multiples difficultés que rencontrent les citoyens pour la restitution de leurs droits», affirme le patron du fisc. Et d'ajouter :
«La dématérialisation des services de la DGI va dans la droite ligne de la simplification des procédures au grand bénéfice du contribuable, qui a des devoirs mais aussi des droits fiscaux, comme la restitution de l’IR au titre des intérêts des prêts pour l’acquisition ou la construction de logement à usage d’habitation principale».
Il y a lieu de préciser que la restitution de l’IR pour le cas d’espèce prenait des mois, avec une procédure manuelle pour le moins complexe.
Avec le concours de CIH Bank, l’ambition est de contenir les délais de restitution à quelques jours.
A en croire Omar Faraj, la banque dirigée par Ahmed Rahhou a fait preuve de volontarisme par la mise en place de ce service, déjà opérationnel et appelé à se généraliser auprès des banques. D’ailleurs, des rencontres entre la DGI et les établissements bancaires devraient se tenir prochainement afin de fixer les règles et la tarification.
Pour sa part, Rahhou a rappelé que CIH Bank s’est investi pour la réalisation de ce service afin de faciliter la vie aux citoyens. «L’ambition de la banque, acteur majeur du financement des logements, est d’être le partenaire des clients pour toutes les transactions à caractère financier», assure-t-il. A cela, il faudrait ajouter que l’interface quotidienne du citoyen pour les questions financières est sa banque, d’autant qu’il en a accès plus facilement grâce à Internet.
L’autre avantage de ce partenariat pour le fisc est la sécurisation des transactions, puisque la banque constituera l’unique interface. Ainsi, celle-ci aura la charge de transmettre toutes les informations nécessaires à la DGI. Cela dit, le PDG de CIH Bank a exhorté la DGI à collaborer davantage avec le réseau bancaire, qui a l’atout d’être doté de plus de 6.000 agences et 5.000 guichets automatiques. D’ailleurs, l’administration fiscale est dans l’incapacité de disposer d’autant de points de contact avec le citoyen, notamment pour les transactions simples. Tout l’enjeu est de développer des synergies entre la DGI et les partenaires dignes de confiance (banques, notaires, etc.) au grand bénéfice du citoyen.
Au-delà de la convention susmentionnée, la rencontre était l’occasion pour Omar Faraj et ses équipes de réitérer à la presse nationale les ambitions de la DGI en matière de digitalisation des prestations.
«2017 sera l’année de la digitalisation totale des services de la DGI. Au 1er janvier 2018, nul contribuable (personne morale ou physique) ne sera dans l’obligation de se présenter au niveau de l’administration fiscale afin de réaliser des transactions ou obtenir des attestions», confie Faraj.
Toutefois, les contribuables qui le souhaitent, peuvent toujours s’adresser au fisc. Cela dit, le paiement de la vignette automobile montre que les Marocains affichent un engouement ascensionnel envers le paiement par Internet ou via les agences bancaires. En effet, en 2016, seuls 10% des contribuables ont effectué le paiement de la vignette auprès des guichets de l’administration fiscale. Ce chiffre est tombé à 4,8% en 2017. C’est dire l’intérêt porté à la digitalisation et à l’externalisation du paiement de cette taxe. ■
Momar Diao