Reprise : Le patronat appelle à libérer l'économie

Reprise : Le patronat appelle à libérer l'économie

Les recommandations de la CGEM pour ne pas tuer la reprise.

◆ Cohérence et confiance au centre des revendications.

 

Par A. Hlimi

 

C’est aussi la rentrée des classes pour les patrons. Une rentrée où visiblement l'enthousiasme a choisi… le distanciel, alors que les attentes des patrons ont été revues à la baisse parallèlement à l'envolée des cas cet été, la surcharge des hôpitaux et la multiplication des restrictions de déplacement et autres fermetures d'unités industrielles, de cafés et de commerces.

Chakib Alj, patron des patrons, avoue que les suppositions faites au début de la pandémie se sont avérées fausses. Il s'agit notamment de la capacité du confinement à limiter la propagation du virus ou encore de la saisonnalité de la Covid-19. «Désormais, nous écartons le scénario d'une reprise en ‘U’. Nous pensons qu'elle se fera en ‘V’», admet Chakib Alj, qui va concéder, un peu plus tard dans la conférence, que même un scénario en ‘W’ est sérieusement envisageable.

De son côté, le vice-président général de la CGEM, Mehdi Tazi, a souligné que l'activité économique doit composer avec la Covid-19 et «nous n'avons pas d'autre choix que de relancer l'économie». Il a mis l'accent sur la communication gouvernementale qui doit demeurer aussi cohérente qu'au début de la crise pour ne pas ébranler la confiance.

«La confiance est moins présente qu'elle ne l'était parce que les règles ne sont pas aussi claires qu'elles ne l'étaient au début de la crise», lâche-t-il, référence faite aux restrictions ciblées à l'intérieur des villes. De même que la communication des décisions a provoqué une certaine anxiété auprès du grand public. «La bonne perception du début de la pandémie s'est effritée quand nous avons eu moins de cohérence dans les décisions que nous avons prises», a-t-il déclaré.

Quant à la suite des événements, les dirigeants de la CGEM constatent que nous sommes passés d'une logique où nous avons courbé le dos en espérant que cela passe, jusqu'à juin, à une position où nous devons vivre avec le virus pour une durée non déterminée.

C'est pour cela que pour le patronat, il faut maintenant vivre avec le virus et trouver de nouvelles solutions pour que les entreprises puissent survivre dans cet environnement et que les personnes qui perdent leurs emplois puissent tenir grâce à des aides. Ils appellent ainsi à libérer l'économie, ouvrir les frontières, faciliter les déplacements entre les villes tout en améliorant les contrôles et en mobilisant toutes les ressources disponibles du privé, sur le plan sanitaire notamment, pour stopper la propagation du virus.

Les recommandations du patronat

Devant une urgence sociale qui se fait de plus en plus pressante, les dirigeants de la CGEM ont appelé à «libérer l'économie pour qu'elle reparte au mieux». Un nouveau confinement est redouté, ce qui implique un contrôle plus strict de la situation sanitaire, sans sacrifier la reprise économique.

Sur le plan sanitaire et pour limiter la vitesse de propagation du virus, la CGEM propose une réponse globale et plus adaptée au contexte. Parmi les mesures défendues par l'organisation patronale, la levée des contraintes de déplacement y compris à l'international tout en annulant les événements à rassemblements importants, insister sur le port de masque en public, y compris en entreprises, soutenir l'isolement à domicile pour les cas asymptomatiques et sanctionner en cas de non respect ou encore impliquer davantage le privé dans le combat contre la pandémie, en faisant appel aux cliniques et au personnel du privé.

L'organisation patronale a également annoncé la fin de la politique de dépistage massif au sein des entreprises après en avoir réalisé plus de 700.000 auprès des salariés du privé, suite aux décisions du gouvernement dans ce sens.

Sur le plan économique, les chefs d'entreprises veulent une mise en place rapide des orientations royales du discours du Trône, l'ouverture des frontières, des plans sectoriels (pour le moment seul le tourisme a eu son plan de relance) et un choc sur la demande dans un climat déflationniste, avec notamment une baisse de la TVA.

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