Il explique la flambée par des facteurs exogènes.
Les associations de protection des consommateurs appellent à bien encadrer les circuits de distribution et les chaînes de valeur.
Par C. Jaidani
Le renchérissement des produits de base devrait avoir un effet défavorable sur la poursuite de la relance entamée en 2021. Le Maroc importe une bonne partie de ses besoins de l’étranger, notamment les hydrocarbures, le blé, les oléagineux, le beurre, le café ou encore le thé. Tous ces produits ont connu une flambée des prix de ces derniers mois.
Cette hausse des prix a poussé les parlementaires et les associations de protection des consommateurs à interpeller le gouvernement et à demander des mesures appropriées pour protéger le pouvoir d’achat des Marocains, surtout les familles à faible revenu.
«Le gouvernement n’a pas respecté ses engagements en matière de lutte contre la hausse des prix. La situation devient difficile et il faut prendre les dispositions nécessaires pour éviter les tensions sociales», souligne Abdallah Bounou, membre du bureau exécutif du PJD. D’autres députés de la majorité, notamment du PAM et de l’Istiqlal, ont interrogé à ce sujet Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Economie et des Finances, dans le cadre des questions orales à la Chambre des représentants.
Dans sa réponse, Fettah Alaoui a affirmé que «cette hausse des prix est imputée à des facteurs exogènes liés à la conjoncture internationale, et surtout la forte demande sur ces produits avec la reprise économique. Le plus important, c’est que le marché a été bien approvisionné et il n’y a pas eu de rupture de stock. Pour leur part, les produits subventionnés n’ont pas connu de hausse». Rappelons que dans le cadre de la Loi de Finances 2022, le gouvernement a prévu 16 milliards de DH pour le budget de compensation.
Commentant ces déclarations, Bouazza Kharrati, président de la Fédération marocaine des droits des consommateurs, a souligné que «le gouvernement met en valeur la stabilité des prix des produits subventionnés qui sont au nombre de trois (blé, sucre et butane). Mais le panier de la ménagère le plus élémentaire compte au moins une quarantaine de produits de large consommation. De nombreux produits ont connu des hausses successives des prix atteignant parfois le double, à l’image du poulet». Il explique que «la lutte contre la flambée des prix ne se limite pas qu’au contrôle du marché pour s’assurer de son bon approvisionnement, mais il faut aussi se pencher sur la réorganisation de la chaîne de valeur et de la distribution. Le plus souvent, on remarque un décalage important entre le prix de production ou d’importation et le prix payé par le consommateur».