Politiques sociales: quelles options pour un financement pérenne ?

Politiques sociales: quelles options pour un financement pérenne ?

L’insuffisance des ressources financières rend difficile la mise en place de mesures sociales efficaces, capables de garantir la protection sociale et économique des citoyens.

 

Par M. A.O.

Le financement des politiques sociales au Maroc constitue un défi majeur. Afin de couvrir cette catégorie de dépenses, le pays compte en grande partie sur les recettes fiscales et les cotisations sociales, ce qui peut être insuffisant pour répondre à l’ensemble des besoins. Le troisième panel du Morocco Today Forum intitulé «L'État social face aux défis du financement, de la gouvernance et de la digitalisation» a permis aux différents intervenants de souligner l’importance d'un modèle de financement soutenable, d'un système de gouvernance global et bien articulé, et d'outils technologiques et digitaux à même de réussir cet objectif. Dans ce sens, Khalid Safir, Directeur général du Groupe CDG, a mis la lumière sur la nécessité de maintenir l’équilibre entre les dépenses et les recettes afin de pouvoir garantir l’équilibre de l’Etat social.

«Aujourd’hui, les sources de financement sont les mêmes que celles pratiquées un peu partout dans le monde. Il s’agit à la fois de la partie contributive des personnes concernées, puis des apports de l’Etat, sous forme d’un impôt dédié ou d’une subvention de leur budget. Mais ce qui compte le plus, ce ne sont pas les sources de financement, mais plutôt l’équilibre financier de ces régimes». Et d’ajouter : «Il faut veiller à ce qu’il y ait à tout moment un équilibre entre les ressources et les recettes pour que le système reste viable. Cela va en outre permettre de préserver la confiance des populations concernées. Celles-ci doivent en effet faire confiance au système pour poursuivre leurs contributions». S’exprimant autour du projet de généralisation de la protection sociale, le patron de la CDG a mis en exergue le rôle du digital pour parvenir à assurer une synergie entre toutes les entités impliquées dans ce chantier.

«Le nœud de la gouvernance est le digital. Il faut mettre en place un système digital performant et global qui intègre tous les acteurs. C’est grâce à ce genre de systèmes d’information qu’on va cibler les personnes qui sont dans le besoin. Ce système va également permettre de lutter contre la fraude et d’optimiser les dépenses», précise-t-il. Dans le même ordre d’idées, Al Amine Nejjar, président du Directoire d’Al Barid Bank, a fait part de l’expérience de sa banque en matière de digitalisation des services, notant que cet outil a grandement facilité l’accès des populations vulnérables aux aides et subventions. «L’objectif d’Al Barid Bank est de pouvoir assurer aux citoyens l'accessibilité au moindre coût aux services bancaires et financiers, et la possibilité de recevoir toutes les aides et subventions qui existent. Depuis un certain nombre d’années, Al Barid Bank a énormément investi dans le digital afin de pouvoir faciliter cet accès», souligne-t-il. De son côté, Hassan Bertal, Directeur général délégué du Groupe Attijariwafa bank, a mis l’accent sur l’importance de l’économie sociale et solidaire.

«Cela fait plusieurs années qu’on parle d’économie sociale et solidaire (ESS) au Maroc, mais ce domaine avance très lentement. En effet, l’ESS consiste clairement à rendre service aux citoyens de façon rentable. Le 17 avril dernier, les Nations unies ont adopté une résolution qui donne un cadre mondial à l’économie sociale et solidaire parce que c’est l’avenir», indique-t-il. Bertal a en outre annoncé que dans le cadre de ses programmes visant la promotion de l’entrepreneuriat, Attijariwafa bank a décidé d’orienter ses efforts vers l’appui des projets dans l’économie sociale et solidaire. 

 

 

 

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