La saison a connu des résultats record sous l’effet des conditions climatiques favorables et des mesures du PMV. Le Salon international des dattes d’Erfoud confirme son positionnement de référence. L’événement permet de mettre en valeur les atouts de la filière et des régions oasiennes.
A l’image de la récolte céréalière record, la filière des dattes a enregistré des résultats exceptionnels, atteignant 117.000 tonnes. Cette bonne performance s’explique par les conditions climatiques favorables ainsi que l'accompagnement garanti par le Plan Maroc Vert à travers les projets d'implantation des palmiers dattiers, notamment dans les régions de Zagora et Ouarzazate. La sixième édition du Salon international des dattes (Sidattes 2015) d’Erfoud était l’occasion de mettre en exergue le bilan de réalisation de la filière dans le cadre du contrat-programme. En effet, la moyenne de production, calculée durant la période 2000-2007 a progressé de 49.000 tonnes à plus de 95.000 tonnes durant celle de 2008 à 2015, période marquée par la mise en place du PMV «La filière connaîtra un essor important dans les années à venir, et grâce aux programmes d'implantation des palmiers dattiers : la production nationale devrait atteindre 1,6 million de tonnes avant l'horizon de 2020», précise Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime, en marge de l’ouverture du Salon. Au fil des éditions, l’évènement n’a cessé de confirmer son positionnement de référence à l’échelle nationale et internationale. Cela est visible par le nombre élevé de visiteurs qui a dépassé les 70.000, venus non seulement de la région de Tafilalet mais de toutes les régions du Maroc et aussi de l’étranger. «Le Sidattes 2015 constitue un espace de rencontre et d’échange entre les différents opérateurs du secteur, et vise à développer les secteurs liés à l’écosystème oasien, à mettre en valeur l’agriculture phoenicicole, à promouvoir la culture oasienne et à insuffler une nouvelle dynamique socioéconomique dans la région. Cette 6ème édition s'inscrit dans la lignée des cinq précédentes. Elle vise la mise à niveau de la filière et le développement du palmier dattier, en consacrant une place de choix aux qualités nutritionnelles des dattes et leur valorisation, et ce dans un monde où les problématiques alimentaires se font de plus en plus sentir. C’est une occasion de présenter, dans l’ensemble des espaces d’exposition du Salon, les différentes technologies, procédés ainsi que les dérivés des dattes et leurs utilisations», affirme Brahim Hafidi, DG de l’Agence de développement des zones oasiennes et de l’arganerie (ANDZOA). Sur une superficie de 40.000 m2 dont 10.000 m2 aménagés en stands, Sidattes 2015 s’est articulée autour de 8 pôles dont chacun représentant l’un des maillons de la chaîne de valeur du secteur. L’événement a connu la participation de 220 exposants représentant 15 pays dont le Maroc. Il a également été marqué par l'organisation de circuits touristiques de la palmeraie du Tafilalet, ainsi que d’ateliers axés sur le programme d’adaptation aux changements climatiques dans l’espace oasien, et d’information et de concertation avec la profession. Parmi les thématiques abordées lors du Sidattes 2015 figure celle du bayoud qui impacte la filière et pénalise son développement. Pour lutter contre cette maladie, une série de mesures ont été prises. L’Institut national de la recherche agronomique (INRA) a développé des variétés résistantes, comme Najda par exemple. Aujourd’hui, on ne peut pas planter «Majhoul» dans la palmeraie existante car il y a un risque de maladie. La plantation des rejets dans les territoires où il y a une extension est interdite. Car, ces rejets peuvent, s’ils sont malades, infecter le reste. Par ailleurs, il faut noter que le département de tutelle encourage l’irrigation par le goutte à goutte du fait que cela limite la propagation du «bayoud». «C’est une maladie qui se propage à travers les eaux. Parmi les mesures prises figure également le nettoyage des touffes. Le programme a atteint les 400.000 unités et se poursuit toujours. La cadence sera accélérée prochainement. Nous comptons sur la lutte intégrée des services concernés pour protéger la palmeraie existante», explique Hafidi. Il est à souligner que le Sidattes 2015 permet non seulement de mettre en valeur les atouts de la filière dattière mais aussi les potentialités des régions oasiennes, tant sur le plan agricole que touristique.
La place majeure du palmier dattier dans les zones oasiennes
Actuellement, l'activité phoenicicole contribue à hauteur de 20 à 60% dans la formation du revenu agricole pour plus de 1,4 million d'habitants, et assure, en plus des dattes, divers matériaux destinés à l'artisanat, la construction ou la production d'énergie. Parallèlement, la production des dattes contribue à la création d'emplois et à la stabilisation des populations dans les zones présahariennes à équilibre agro écologique fragile.
Ces éléments de diagnostic montrent bien, qu’en dépit des contraintes et des faiblesses précitées, le secteur dattier compte à son actif plusieurs atouts et forces qui le prédisposent à évoluer vers une filière de production hautement et durablement compétitive. C’est ce qui justifie toutes les initiatives prises par le gouvernement marocain, avec l’aide parfois de bailleurs internationaux, visant la préservation et le développement du patrimoine phoenicicole à travers la mise en place de programmes et d’actions structurants.