- La stratégie 2015-2024 vise à augmenter la production piscicole à 50.000 tonnes et créer 15.000 emplois supplémentaires.
Le secteur de la pêche et de la pisciculture continentale a connu un développement remarquable ces dernières années. La stratégie 2015/2024 adoptée par le haut-commissariat aux Eaux et forêts et à la Lutte contre la désertification commence à donner ses fruits. C’est ce qui ressort de la session ordinaire du Comité de la pêche dans les eaux continentales, qui s’est récemment tenue au siège du haut-commissariat.
La réalisation des objectifs fixés va bon train, comme l’a souligné le haut commissaire, Abdeladim Lhafi, qui n’a pas manqué de rappeler les avancées réalisées dans le cadre de la stratégie 2005-2014. Rappelons que la production d’alevins (progéniture d'un poisson nouveau-né ndlr) a enregistré une augmentation importante passant de 2 millions en 2005 à 13 millions en 2014. Même performance pour la production piscicole qui est passée de 2.000 tonnes à 15.000 tonnes durant la même période. Les unités aquacoles privées ont, quant à elles, triplé passant de 3 unités produisant 100 tonnes de poissons à 9 unités actuellement produisant 900 tonnes.
«Cette politique est très importante notamment pour les revenus de la population rurale ainsi que pour la garantie de sa sécurité alimentaire», a déclaré Abdeladim Lhafi.
Il s’agit, en effet, d’approvisionner les populations rurales en protéines animales de haute qualité et de contribuer à l'amélioration des revenus de 3.000 pêcheurs.
Des défis majeurs à relever
L’enjeu est de taille. C’est pourquoi le haut-commissariat a décidé de revoir nettement à la hausse ses objectifs. A l’horizon 2024, il vise à augmenter la production piscicole de 15.000 tonnes (enregistrées actuellement) à 50.000 tonnes, d’accroître le nombre d’alevins déversés dans les parcours de pêche de 14 millions à 30 millions et de créer 15.000 emplois supplémentaires liés à l’activité de la pêche et de l’aquaculture.
«A travers l’économie sociale, nous essayons de répondre aux aspects strictement économiques (valorisation du patrimoine et des ressources extrêmement importantes) et d’en tirer le meilleur avantage, mais également de veiller à cette durabilité de la ressource à travers ce concept écologique pour ne pas nuire à la pérennité des écosystèmes», tient à préciser le haut-commissaire.
Le défi majeur à relever est de concilier développement durable et développement humain afin d’aller vers un développement inclusif.
C’est d’ailleurs l’un des fondements de la stratégie 2015-2024, qui concilie les trois piliers de développement durable : environnemental, social et économique ■
Etat d’avancement de la stratégie
Deux programmes ont été réalisés conjointement avec l’agence allemande de coopération internationale depuis le lancement de la stratégie en 2015. Le premier concerne la promotion de la chaîne de valeur du tourisme halieutique. Ce programme vise à structurer l’offre touristique packagée autour de la pêche sportive durable au profit des populations locales. Les premières formations sur les métiers de la pêche ont été dispensées au niveau du centre de formation des métiers de la pêche d’Amghass (Azrou), au cours de la saison écoulée.
En termes d’indicateurs, plus de 2.000 emplois sont ciblés à travers la promotion des métiers autour de tous les maillons de la chaîne de valeur liée à la pêche, notamment l’hébergement, la restauration, l’animation et l’accompagnement.
Le deuxième programme concerne la promotion de la chaîne de valeur liée à l’aquaculture continentale. Les retenues des barrages de la région de Béni Mellal- Khénifra ont été prises comme zones pilotes dudit programme, qui a porté sur la mise à la disposition des coopératives locales des cages d’élevage, leur approvisionnement en alevins et en aliments de poissons, leur formation sur les techniques de pêche et d’aquaculture durables et leur équipement en barques de pêche. L’objectif étant d’augmenter la production piscicole à 3.000 tonnes à l’horizon 2020, et de créer plus de 1.200 emplois directs en plus des activités parallèles (fabrication de barques, confection de filets et des cages, commercialisation des captures….).
Par L. Boumahrou