L’implantation d’Acticall à Fès Shore, réalisé par le groupe MEDZ, conforte incontestablement les multiples atouts dont recèle la région Fès-Meknès, qui compte près de 4 millions d’habitants. Le groupe international, qui a investi entre 1 et 2 millions d’euros pour prendre ses quartiers à Fès Shore, nourrit de grandes ambitions pour son nouveau site, qui emploie d’ores et déjà 170 salariés.

Pour l’implantation du quatrième opérateur mondial des centres d’appel dans la ville de Fès, MEDZ, filiale du groupe Caisse de dépôt et de gestion (CDG), n’a pas fait dans la dentelle. En effet, la cérémonie d’inauguration officielle a été particulièrement rehaussée par la présence d’éminentes personnalités, pour ne citer que Mohand Laenser, président du Conseil de la région Fès-Meknès, Abderrafie Hanouf, Directeur général de MEDZ Sourcing, et Laurent Uberti, président associé-Fondateur du groupe Acticall. L’évènement est de taille, d’autant plus que Fès Shore, réalisé par MEDZ, a accueilli son premier opérateur d’envergure mondiale, en l’occurrence Acticall, qui a démarré son activité au Maroc depuis 2008. A en croire Laurent Uberti, l’implantation de son groupe, qui génère pas moins de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, avec une présence marquée dans 22 pays, a été facilitée par les atouts indéniables dont regorge la ville de Fès. A ce titre, faudrait-il rappeler que la capitale spirituelle constitue un immense bassin d’emploi, avec deux universités dont la plus grande compte plus de 100.000 étudiants. «Parmi les raisons pour lesquelles Acticall a fait le choix de prendre ses quartiers à Fès Shore, il y a lieu de citer la qualité de ses ressources humaines, la disponibilité d’une bonne offre locative, l’accessibilité tant à partir de l’étranger que du Maroc, la compétitivité au niveau des coûts (salaires, avantages fiscaux, etc.)», rappelle le patron du quatrième opérateur mondial des centres d’appel, qui emploie au total près de 70.000 salariés. Pour d’autres intervenants, cette première marque un réel tournant pour la région de Fès-Meknès, qui compte jouer un rôle économique majeur dans le sillage de la régionalisation avancée.

Emergence d’une nouvelle plate-forme de l’offshoring

Abderrafie Hanouf reste convaincu que l’implantation d’un acteur mondial des centres d’appel, à l’image d’Acticall à Fès Shore, est de nature à créer un bol d’air pour les autres ténors mondiaux du secteur. «Ce choix met incontestablement la ville de Fès sur les radars mondiaux de l’offshoring», martèle-t-il dans la foulée. A ce stade, il est utile de rappeler que l’offshoring, qui génère un chiffre d’affaires de 7,5 Mds de DH, tout en employant près de 65.000 personnes (2014) dans le pays, a été érigé au rang des métiers mondiaux du Maroc (MMM), censés donner une nouvelle impulsion à l’activité économique du Royaume. Pour ce faire, l’Etat s’emploie à accompagner la branche de l’offshoring par le truchement d’une palette de mesures : (exonérations fiscales, subvention des formations, accompagnement des grands opérateurs, etc.). A noter que MEDZ joue un rôle de locomotive dans le domaine de l’offre des infrastructures dédiées à la branche. En effet, pour la réalisation des quatre zones offshoring (Technopolis, Casanearshore, Fès Shore, Oujda Shore), la filiale de la CDG a investi plus de 3 Mds de DH. «Sans l’engagement de la CDG à travers MEDZ, force est d’admettre qu’il serait difficile pour le Maroc de tirer son épingle du jeu dans le domaine de l’offshoring à l’échelle mondiale», revendique le patron de MEDZ Sourcing. Cela dit, Acticall, qui dispose de cinq sites situés à Rabat et à Casablanca, emploie actuellement près de 170 personnes à Fès Shore. Le groupe international, qui a consenti un effort d’investissement oscillant entre 1 et 2 millions d’euros pour son implantation dans la capitale spirituelle, ambitionne d’y porter le nombre de ses salariés à 500 en 2016, sachant qu’il emploie actuellement près de 4.000 personnes sur l’ensemble de ses sites au Maroc. Par ailleurs, l’inauguration officielle était l’occasion pour Abderrafie Hanouf de rappeler la nécessité de mettre en place un nouveau contrat de performance entre l’Etat et les professionnels, et ce dans l’optique de pérenniser et d’accroître le rythme de croissance du secteur dans un environnement concurrentiel de plus en plus âpre. De plus, le patron de MEDZ Sourcing a fait remarquer l’opportunité de doter les parcs offshoring du statut de zone franche. Ce qui, d’après lui, rendrait la destination Maroc plus attractive, en raison des multiples avantages qu’offre ce type de zone (fiscalité, conditions d’implantation, etc.). Il faut dire que le Maroc, pays élu par l’European Association Outsourcing comme la meilleure destination de l’offshoring en 2012, est aujourd’hui concurrencé par de nouveaux pays (Afrique de l’Ouest, Madagascar, Europe de l’Est), ce qui l’astreint à s’adapter à cette nouvelle donne. En définitive, si l’axe Casa-Rabat est plébiscité par les acteurs mondiaux de l’offshoring, tout l’enjeu est d’attirer ceux-ci vers Oujda Shore et Fès Shore, qui cherchent à se doter d’une meilleure visibilité internationale, et ce pour le plus grand bénéfice des habitants des régions de Fès et d’Oujda, notamment au niveau de la création d’emplois et de richesse. 

Momar Diao