La guerre en Ukraine va continuer à coûter cher: l'OCDE a nettement dégradé sa prévision de croissance mondiale pour l'an prochain devant les effets plus durables qu'anticipé du conflit, l'Europe payant la plus grosse facture.
"Le monde paie un prix très élevé à l'agression russe en Ukraine", a affirmé le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques, Mathias Cormann, au cours d'une conférence de presse lundi.
"Les ménages et les entreprises souffrent", a-t-il poursuivi, soulignant que "le fardeau des prix plus élevés de l'énergie et du gaz ainsi que la politique de zéro Covid en Chine impliquent une croissance plus faible et une inflation plus élevée et persistante".
L'absence d'accalmie sur le terrain au huitième mois de l'invasion russe en Ukraine, symbolisée par la récente mobilisation de réservistes par Moscou, incite l'organisation internationale basée à Paris au pessimisme.
Dans son rapport trimestriel, intitulé "payer le prix de la guerre", l'OCDE prévoit qu'après une année 2022 éprouvante, surtout en raison de la flambée inflationniste, "la croissance mondiale devrait continuer à s'affaiblir en 2023".
L'OCDE table sur une progression du PIB mondial de 2,2% contre 2,8% attendus en juin, bien qu'elle ait maintenu sa prévision pour 2022 à 3% après l'avoir nettement réduite ces derniers mois.
"Les pressions inflationnistes sont de plus en plus généralisées, la hausse des prix de l'énergie, des transports et d'autres coûts se répercutant sur les prix", écrit l'OCDE qui a révisé en baisse ses prévisions 2023 pour la quasi-totalité des pays du G20 à l'exception de la Turquie, de l'Indonésie et du Royaume-Uni dont l'activité économique stagnera.
Pour montrer l'ampleur du choc de la guerre, l'OCDE a évalué à 2.800 milliards de dollars les pertes financières à prévoir l'an prochain par rapport aux estuimations antérieures à l'arrivée des chars en Ukraine.