L’actualité économique est évidemment marquée par la conférence de presse du wali de Bank al-Maghrib Abdellatif Jouahri.
La principale information, outre le taux directeur qui ne change pas et qui reste à 2,25%, ce sont les projections de la banque centrale pour la croissance économique à moyen terme
Elle devrait s’établir à 4,1% pour cette année 2017, tirée par la bonne campagne céréalière de plus de 90 millions de quintaux.
Elle serait de 3% en 2018, avec une hypothèse de campagne agricole moyenne de 70 millions de quintaux.
Quelques commentaires sur ces prévisions :
Premièrement : 3% pour un pays comme le Maroc c’est tout juste moyen
Deuxièmement : les activités non agricoles, c’est à dire tout ce qui est Industrie et services, doivent davantage tirer la croissance. Certes leur valeur ajoutée s’améliore : +2,7% en 2017, +3,4% en 2018, et +3,6% en 2019, mais c’est encore insuffisant.
On est encore loin des +5% que le Maroc réalisait avant la crise a rappelé le Jouahri.
Quand à l’inflation elle est au plus bas en cette fin d’année 2017 puisqu’elle devrait finir l’année à 0,7% après 1,6% en 2016.
L’inflation pourrait remonter par la suite et retrouver des niveaux normatifs : 1,5% en 2018 et 1,6% en 2019.
Par ailleurs, le crédit bancaire confirme sa reprise : 4,5% de croissance pour les crédits bancaire en 2017 et +5% en 2018 avec, nous dit le wali, une légère reprise du crédit aux entreprises privées.
Là encore c’est pas mal, quand on sait qu’il y a 2 ans le crédit aux entreprises était au plus bas, mais nous sommes encore loin des taux de croissance affichés avant la crise. A l’époque (millieu des années 2000) le crédit bancaire enregistrait des croissance à deux chiffres.
Un dernier mot sur l’adhésion du Maroc à la Cédeao et l’étude d’impact réalisée par la commission a propos de cette adhésion.
Ce qu’il faut retenir : le Maroc est le bienvenu. Il a beaucoup à apporter à la CEDEAO, sur le plan politique, macro, sur le plan de l’attractivité et des investissements, sur le plan agricole, …
Mais il y a un gros travail a faire sur le plan de l’harmonisation des politiques commerciales, des barrières tarifaires, etc…
Un chiffre pour mesurer l’ampleur de la tache des négociateurs : La structure tarifaire marocaine compte 17785 lignes tarifaires est bien plus détaillée que celle de la CEDEAO 5899 lignes tarifaires, ce qui va nécessiter d’important efforts de préparations des négociations s’annoncent âpres et longues. Patience donc…
A.E