Au cours d’une rencontre avec les femmes engagées dans la société civile, en marge de sa visite au Maroc, Martine Aubry, première secrétaire du PS, livre son impression sur la condition féminine au Maroc.
La visite effectuée par Martine Aubry, première secrétaire du parti socialiste français, au Maroc du 10 au 13 mars, a été l’occasion d’aller à la rencontre de la société civile, notamment les femmes militantes engagées pour l’amélioration de la condition féminine. Interpellée à ce sujet par Finances News Hebdo, Martine Aubry a fait part de son admiration de la femme marocaine. Pour la chef du PS «les femmes marocaines ont du talent et ce qui me frappe à chaque fois quand je suis au Maroc, c’est que vous avez toutes des activités intellectuelles, dans des domaines économiques, universitaires, politiques en plus d’être actives dans la société civile. Et ça c’est une caractéristique au Maroc, alors que nous, en France, nous sommes souvent soit dans les ONG soit dans le monde politique, économique ou intellectuel etc. Le lien entre les deux pays ? C’est que de toute façon la femme ne peut pas être autonome. Or, s’il n’y a pas de droit de liberté de la femme, il ne peut y avoir de liberté professionnelle. D'où l’importance du rôle à jouer par l’éducation, surtout celle des petites filles au Maroc. C'est un combat majeur parce que dans tous les pays tout commence par l'éducation». Pour Martine Aubry, l’autonomie n'est gagnée que si on peut être libre et si on peut gagner sa vie, au-delà même de l'égalité dans l'emploi.
«Je pense que le Maroc a cette présence de femmes extrêmement importante que je retrouve partout à chaque fois quand je viens et qui est formidable», poursuit Martine Aubry. Elle évoque d’ailleurs son satisfecit de la réaction des femmes à la nomination d’une seule femme au sein du gouvernement marocain. «Se retrouver avec une seule femme au gouvernement ça veut dire qu'on est en déphasage par rapport à la réalité», estime-t-elle.
«Un des éléments de la rénovation de la politique est la parité. Je me souviens qu’en 1997 avec Lionel Jospin quand j'ai été au bureau national, nous avons gagné les élections législatives grâce aux femmes et aujourd’hui on est à 50% de femmes candidates dans toutes les circonscriptions confondues, et Dieu sait que ça été très difficile. Nous pensons passer aussi de 17 % de femmes députées à 40% au minimum en juin si François Hollande est bien sûr élu et si derrière il y a un mouvement essentiel», promet-elle. Idem pour le milieu professionnel puisque l’idée est d’instaurer une véritable parité (50%-50%) et «puis ce qui serait formidable c’est que si jamais le PS gagne les élections on arrivera à mettre en place un ministère de la parité».
Mais sa conviction profonde est que les droits des femmes ne seront jamais acquis sans le concours de l’éducation et l’établissement des droits de la femme et de sa liberté de disposer de son corps. «Même en France, nous avons beaucoup à faire. Il faut parler plutôt de l’humanisme que de droit de femme car si on ne respecte pas les droits de la femme on ne respecte pas les droits humains», conclut-elle.
Par I. B. & S. E.