Le discours du Roi Mohammed VI à Laâyoune à l’occasion du quarantième anniversaire de la Marche Verte avait donné le ton de ce que sera, à l’avenir, la diplomatie marocaine concernant le Sahara marocain : une diplomatie offensive, qui ne tolérera plus les atteintes à son intégrité territoriale.
Ce changement de ton s’est pleinement exprimé en mars 2016, au moment où le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a outrepassé sa fonction en se rendant coupable d’une série d’impairs lors de sa visite à Tindouf, dont le plus grave a été l’utilisation du terme «occupation» pour qualifier la présence marocaine dans son Sahara. La réaction du Maroc à cette énième provocation a été à la hauteur de la gravité des actes de Ban Ki-moon : expulsion de la composante civile de la Minurso et arrêt de l’aide financière. Une décision qui a bénéficié du soutien du peuple marocain, toutes couches confondues, qui s’est mobilisé en masse pour dénoncer la tentative du SG de l’ONU de dévier le processus politique de règlement du différend sur le Sahara marocain, tel qu'établi par le Conseil de sécurité depuis plus de 10 ans maintenant.
Dans son mémorable discours de Ryad en Arabie Saoudite (20 avril 2016) prononcé à l’occasion du Sommet Maroc-pays du Golfe, le Roi Mohammed VI a fustigé Ban Ki-moon, «instrumentalisé pour essayer de porter atteinte aux droits historiques et légitimes du Maroc concernant son Sahara». Il a également critiqué son approche approximative du dossier : «Que peut faire le secrétaire général, alors qu’il admet ne pas avoir une connaissance complète du dossier du Sahara marocain?», a notamment déclaré le Souverain.
L’évolution du dossier est aujourd’hui entre les mains du Conseil de sécurité, dont la résolution 2285, votée en avril dernier, ne contient pas de décisions contraignantes à l’égard du Maroc, en dépit des pressions du SG de l’ONU. Preuve que la réaction du Royaume est dans son bon droit et que sa réaction est légitime. Aux dernières nouvelles, la crise entre le Maroc et le SG sortant est sur le point d’être résolue, puisqu’un compromis sur la Minurso a été trouvé, et que le Conseil de Sécurité vient de donner satisfaction au Maroc. Aujourd’hui, c’est le Royaume qui prend l’initiative sur le dossier du Sahara et qui en dicte le tempo. Et à ce titre, les mois de mars et avril 2016 constituent un tournant dans l’histoire du conflit du Sahara et de sa gestion par l’ONU.
A. E.