Des nouvelles du projet de la ville industrielle Mohammed VI Tanger Tech par la voix de Moulay Hafid Elalamy. Dans une interview accordée à la chaine Medi1 TV Africa, en marge du forum d'investissement Chine-Afrique à Marrakech (27 et 28 novembre), le ministre de l’Industrie a balayé, une fois de plus, les réserves exprimées au sujet de la réalisation de ce projet gigantesque, lancé par le Roi Mohammed VI en mars dernier, avec à la clé, une enveloppe de plus de 10 milliards de dollars d'investissement sur 10 ans, et la création de quelque 100.000 emplois.

«Tout projet d’envergure suscite des réserves», a d’abord déclaré MHE. «Ce fut le cas pour la LGV. Tanger Med aussi a suscité beaucoup de réserves. Aujourd’hui c’est l’un des plus beaux projets de notre pays».

"Tanger Tech est un projet d’envergure, qui apportera beaucoup au Maroc"

Le ministre assure que «les prémices de ce projet sont exceptionnelles». Il en veut pour preuve «le grand nombre d’opérateurs chinois et non chinois qui veulent s’y installer, y compris des opérateurs marocains». Ce qui fait dire au ministre que cette ville industrielle sera très rapidement remplie, bien avant les délais planifiés (10 à 12 ans ndlr).

Le démarrage du projet se fera lentement tient-il néanmoins à préciser. Et pour cause, transformer 2.000 ha en une ville intégrée prend du temps. «Ce n’est pas un petit lotissement de coin de rue», souligne-t-il. Mais ajoute-t-il, «je pense qu’une fois le démarrage enclenché, nous allons être submergé par les demandes au niveau international. C’est déjà le cas aujourd’hui».

Elalamy explique cet engouement par les atouts qu’offre aux investisseurs la destination, à savoir une position géographique «fabuleuse» ainsi qu’une sécurité et une stabilité très appréciées. «La stabilité est le vecteur numéro un que les opérateurs viennent chercher, avant tous les autres facteurs comme la proximité où les coûts bas», indique-t-il.

«Route de la Soie» : de nouvelles perspectives d’investissement s'ouvrent pour le Royaume

Le ministre est également revenu sur l’importance de la signature, en novembre dernier, d’un Mémorandum d’entente sur la nouvelle route de la soie, par le Maroc à Pékin. Pour rappel, le projet chinois «One road One belt» (OROB) vise à relancer l'ancienne route de la soie, terrestre et maritime, à travers la création d'un réseau commercial et d'infrastructures reliant l'Asie à l'Europe et l'Afrique. Lancée en 2013 par le président chinois Xi Jinping, ce projet prévoit d'investir des budgets colossaux dans les infrastructures tout le long de l'ancienne route de la soie.

Pour Moulay Hafid Elalamy, cette signature ouvre de nouvelles perspectives d’investissement pour le Maroc, étant donné que l’inclusion du Royaume dans le projet OROB va permettre de lever certaines restrictions sur les sorties de devises chinoises. «Quand des opérateurs chinois doivent exporter des capitaux pour investir dans d’autres pays, la Chine préfère que cela se fasse avec des partenaires de la route de la Soie. Le fait de ne pas faire partie du projet OROB était contraignant pour le Maroc. Nous avons donc milité pour faire partie de cette stratégie, et nous en sommes ravis».

Elalamy a par ailleurs révélé qu’un mémorandum d’entente a été signé avec une entreprise chinoise, leader mondial dans son secteur, pour l’implantation d’une usine au Maroc. L’identité de la société en question n’a pas été précisée. Une annonce sera faite dans les tout prochains jours a promis le ministre.