• Les opérateurs économiques ont un rôle important dans la construction de l’espace maghrébin et pour le développement les échanges. • Le point avec Réda Hamiani, président du Forum des chefs d’entreprises algériens.Finances News Hebdo : Quelles sont vos impressions par rapport à votre participation au 3ème forum des entrepreneurs maghrébins ?Reda Hamiani : J’étais très impressionné par l’accueil chaleureux ici à Marrakech. Je conduis une forte délégation représentant différents secteurs d’activité. Plusieurs hommes d’affaires algériens ont tenu à faire le déplacement. Cela montre l’intérêt que représente l’évènement. La qualité des intervenants et des participants donne un poids soutenu à ce forum. Les opérateurs économiques ont un rôle important dans la construction de l’espace maghrébin et le développement des échanges. J’étais ministre et je suis actuellement dans le secteur privé. A travers mon expérience, je peux mettre en exergue tant les préoccupations de l’administration que celles des opérateurs. F. N. H. : Pensez-vous que l’environnement des affaires et le cadre réglementaire sont favorables au développement des échanges au niveau du Maghreb ? R. H. : Nos économies sont de type colonial et elles ont hérité d’une certaine structure qui est maintenant dépassée, surtout au niveau de la réglementation, de la production et de l’export. Cela fait qu’on importe et on exporte pratiquement les mêmes produits. Au lieu d’être complémentaires, nous sommes le plus souvent concurrents. Nous avons des préoccupations par rapport à nos dirigeants qui prennent beaucoup de temps avant de lancer les mesures qui s’imposent.Il y a une faiblesse des échanges. Mais il faut tenir compte de l’informel dont le poids ne cesse de se développer, surtout la contrebande et les produits prohibés. Cela est dû à l’absence d’un cadre favorable des échanges. Les frontières fermées avec le Maroc depuis 20 ans font que le circuit du commerce est triangulaire. On doit passer par l’Europe pour échanger. Alors qu’on est à quelques mètres. Il y a une perte de temps et une hausse des coûts qui pénalisent la compétitivité des produits.Outre le blocage politique, les difficultés administratives et la lenteur des procédures pénalisent l’environnement des affaires.F. N. H. : Qu’en est-il des perspectives d’avenir ?R. H. : Il y a un fort potentiel qui est très peu exploité. Les opérateurs ont besoin de confiance et de visibilité. Les gouvernements ont un rôle à jouer à ce niveau pour les accompagner et leur faciliter leur mode d’action.
Pages réalisées par C. Jaidani