La fiscalité, instrument privilégié de la politique économique, est sommairement abordée dans le programme de certains partis politiques.
Les propositions émanant de ces derniers dits grands ou historiques manquent parfois d’originalité.
A l’approche des échéances électorales majeures qui se profilent, prévues pour le mois d’octobre 2016, quoi de plus normal que de s’interroger sur la centralité des questions fiscales dans le programme des différentes formations politiques du pays. A la question de savoir si les partis politiques accordent suffisamment d’intérêt à la politique fiscale, la réponse de Mohamed Hdid, expert-comptable et Associé gérant-fondateur du cabinet Hdid et associés, est édifiant à plusieurs titres. «De manière plus générale, il semble que la fiscalité ne constitue pas le champ de bataille des formations politiques contrairement à d’autres cieux», confie l’homme des chiffres (Voir entretien). A part certaines grandes formations politiques qui regorgent de cadres chevronnés en la matière, l’aspect fiscal, paramètre-clef de la politique économique du pays, se résume à l’énumération de certains grands principes dans leurs programmes. Or, l’enjeu est de taille, car le système fiscal actuel pâtit d’une pléthore de dysfonctionnements (forte pression fiscale, inefficacité, iniquité fiscale, etc.). A cela s’ajoutent les questions de compétitivité fiscale et celles des entreprises qui restent en suspens. Cela dit, il faudra compter avec le patronat marocain pour sensibiliser davantage les formations politiques au domaine fiscal. Contacté par nos soins, Abdelkader Boukhris, président de la Commission fiscalité de la CGEM, affirme que l’organisation patronale se penche sur des propositions fiscales qui seront dévoilées prochainement. La progressivité de l’impôt sur les sociétés (IS) devrait être l’une des mesures-phares de ces propositions. Par ailleurs, contrairement à la fiscalité qui se caractérise par sa complexité et l’expertise qu’elle requiert, les partis politiques sont plus enclins à aborder les questions économiques, avec tout de même des objectifs de croissance parfois déconnectés de la réalité et de la conjoncture économique et, surtout, non chiffrés. En somme, au regard de son importance pour l’activité économique, la politique fiscale devrait avoir une place autrement plus importante dans le débat public, mais aussi dans tous les programmes des partis politiques.
M. Diao