Thami El Maaroufi, conseiller auprès du Chef de gouvernement, en charge de la coordination des travaux du Comité national de l'environnement des affaires (CNEA), nous parle de l’esprit de la méthode adoptée par ledit comité. L’occasion également de faire le constat des efforts entrepris pour améliorer l’image et le rang du Maroc dans plusieurs rapports et classements internationaux.
Finances News Hebdo : Quelle appréciation faites-vous de la méthodologie de travail et de l’esprit de la démarche adoptée par le CNEA ?
Thami El Maaroufi : Le CNEA est avant tout une plate-forme de dialogue public/privé et une unité de pilotage et de réalisation des réformes impliquant plusieurs parties prenantes dans le cadre d’une approche collégiale et participative. Au regard du décret instituant le CNEA, ce dernier est appuyé par deux organes pour accomplir sa mission de coordination des réformes liées à l’environnement des affaires. La commission technique a pour mission d’assister le comité dans la préparation et le suivi des projets. Le secrétariat permanent est considéré comme le noyau central des travaux du comité. Il assure l’animation du processus de réforme, veille à l’application des outils de gestion par les chefs de projet, assure un reporting régulier de l’avancement des projets et apporte un soutien méthodologique et technique à l’ensemble des acteurs de la réforme.
Le secrétariat utilise et met à la disposition des chefs de projet un ensemble d’outils de gestion de projets pour une meilleure implémentation des réformes inscrites dans les plans d’action du CNEA. C’est dans ce sens qu’une plate-forme collaborative a été conçue par le secrétariat afin d’optimiser et faciliter la gestion des informations relatives aux différents projets.
Par ailleurs, et comme toute organisation apprenante, le comité aspire à améliorer la performance de ses réalisations en misant sur le renforcement des capacités de ses membres, et ce à travers l’organisation d’ateliers d’échange de bonnes pratiques avec des partenaires internationaux et des séances de formation aux outils modernes de gestion des projets. De plus, le CNEA participe régulièrement aux rencontres annuelles du réseau des PPD (public-private dialogue), ce qui lui permet de se comparer à l’échelle internationale à la fois sur le plan institutionnel que sur le plan fonctionnel et opérationnel.
F.N.H. : Améliorer le climat des affaires passe par l’amélioration de l’image du Maroc dans plusieurs rapports et classements internationaux. Quel rôle le CNEA peut-il jouer dans ce sens ?
T. E. M. : Le CNEA s’attelle à concevoir et à développer des plates-formes technologiques bien structurées. Cela nous permettra de centraliser et de traiter les données sur le Maroc, sur un certain nombre de rapports, notamment le Doing business et celui du World economic forum. Sachant qu’il existe plus de 130 rapports de par le monde qui classent le Maroc. Il est temps de centraliser le suivi et de mettre en oeuvre un certain nombre d’actions pour améliorer l’image du Maroc à l’international.
Ce n’est pas uniquement une question d’image. C’est parfois une question de financement de notre économie. Des rapports comme Doing business et celui du World Economic Forum, deviennent des rapports de prise de décision. Les investisseurs internationaux, les bailleurs de fonds, les agences de notation, etc. se réfèrent beaucoup à ces rapports.
F.N.H. : Quel regard portez-vous sur l’évolution du classement du Maroc dans ces rapports, notamment celui de la Banque mondiale, Doing business ?
T. E. M. : Avant la création du CNEA, il y a cinq ans, nous étions classés 129ème mondial sur 189 pays. Nous sommes aujourd’hui 75ème. Cela montre que les efforts entrepris ont eu un impact positif sur notre classement à l’international. Pour le mesurer à juste titre, comparons-nous aux autres pays de la région. Avant la mise en place du CNEA, en 2010, quand nous étions 129ème, l’Algérie était 136ème, la Tunisie 46ème. La Tunisie a beaucoup chuté dans le classement pour devenir 74ème. L’Algérie a, quant à elle, reculé au 163ème rang. Avec la méthode et les réformes engagées dans le cadre du CNEA, je pense que le Maroc peut aspirer à devenir très rapidement deuxième dans la région Mena, après les Émirats arabes unis. Non seulement le Royaume améliore sans cesse son classement, mais il réduit de manière significative l'écart avec plusieurs pays de la région (Mena et Afrique).