La consommation et l’usage des énergies au Maroc, pays non producteur de pétrole, sont source de soucis et de tracas au quotidien pour les autorités publiques. Aujourd’hui encore, la tension est à son paroxysme en raison de la question de l’indexation partielle des produits pétroliers. Que dire des soucis du gouvernement de 2030 ou 2035, où la consommation mondiale croîtra en moyenne de 35% et où les énergies fossiles, que nous ne produisons toujours pas, demeurent prédominantes ?
C’est dire l’importance d’accélérer le rythme de la transition énergétique, notamment le développement des énergies renouvelables ainsi que l’efficacité énergétique, deux piliers cruciaux de la stratégie énergétique nationale, telle qu’approuvée par S.M. le Roi en 2009.
«Le Maroc doit disposer d’une énergie sûre, compétitive et respectueuse de l’environnement, notre politique doit conjuguer la nécessité de notre approvisionnement, la maîtrise de l’évolution des prix de l’énergie et la limitation de son impact sur l’environnement, notamment en matière d’émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques. Le développement des énergies renouvelables et notamment le soutien aux nouvelles technologies de l’énergie doivent être au cœur de la stratégie énergétique et constituent également une opportunité à saisir pour l’emploi et la compétitivité de l’industrie marocaine», recommande Moulay Abdallah Alaoui, président de la Fédération de l’énergie.
Face à des modes de consommation de l’énergie qui ne sont pas durables et aux problèmes économiques, sociaux et environnementaux, qu’ils engendrent, l’augmentation de l’efficacité énergétique constitue un enjeu majeur des prochaines décennies, estime Moulay Abdallah Alaoui. Cet objectif est au cœur de la stratégie nationale en matière de développement durable, qu’il s’agisse de limiter les pollutions environnementales ou d’atteindre les objectifs d’incorporation d’énergies renouvelables dans notre mix énergétique, rappelle le président de la FE.
Aujourd’hui, réussir la transition énergétique visée par le Maroc, exige une réponse claire à quatre principales problématiques : Comment aller vers
l’efficacité énergétique et la sobriété ? L’évolution des modes de vie, de consommation, de transport etc… ? Quel itinéraire emprunter pour atteindre un mix énergétique optimal en 2050 ? Quel type de scenarii possibles à l'horizon 2030 ? Quel redéploiement pour les énergies fossiles ? Quels choix en matière d’énergies renouvelables et de nouvelles technologies de l’énergie ? Et surtout, quel financement de la transition énergétique ?
Pour accompagner les orientations royales qui tracent la voie d’une transition énergétique, la Fédération de l’énergie entend ouvrir un débat national sur le sujet, qui sera organisé le 27 novembre 2013 à Casablanca afin d’ apporter des réponses aux quatre problématiques.
Ce colloque donnera lieu à des contributions, à des prises de position des grands acteurs économiques et des opérateurs de l’énergie. Car, la transition énergétique demeure un grand chantier, porteur d’espoir, un levier pour créer des emplois.
«Chaque citoyen est concerné par les recommandations qui seront prises, à cette occasion, relatives au choix de notre mix énergétique, ou encore le développement des énergies renouvelables de demain et de nouvelles filières industrielles. En effet, le développement du solaire et de l’éolien, dont la production est intermittente, suppose la capacité de pouvoir stocker l’électricité à grande échelle… Ces choix devront être mûrement réfléchis pour nous permettre de réussir la transition énergétique, au bénéfice de la population marocaine et de l’économie nationale», explique-t-on du côté de la Fédération.
Un débat national qui ne saurait être monopolisé par des experts ou des technocrates et qui veut s’appuyer davantage sur la participation citoyenne et aussi sur l’implication des associations, des syndicats, des consommateurs, des élus locaux et régionaux, des fédérations de la CGEM, des entreprises publiques et privées du secteur de l’énergie. Toutes les opinions seront encouragées pour s’exprimer autour d’une thématique aussi cruciale. Pour conclure, le président de la FE cite Albert Einstein : «Nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la même mentalité que lorsque nous les avions créés».
I. B.