La BAD estime à 3,1% la croissance 2018 au Maroc

La BAD estime à 3,1% la croissance 2018 au Maroc

 

La Banque africaine de développement vient de publier son rapport annuel consacré aux perspectives économiques africaines pour l’année 2018.

Selon les experts de la BAD, le Maroc devrait connaître une croissance économique de 3,1% en 2018. Pour 2019, la croissance pourrait à nouveau s’accélérer et avoisiner les 4%.

Le rapport met par ailleurs en évidence les points forts ainsi que les faiblesses de l’économie marocaine.

 

Points forts : Plan Maroc Vert, nouvel Charte d’investissement

 

Au chapitre des facteurs positifs, la BAD souligne que «les stratégies sectorielles lancées par le Maroc à la fin des années 2000 pour transformer son économie et renforcer sa résilience produisent des résultats».

Le rapport est particulièrement laudatif à l’égard du Plan Maroc Vert, qui aurait permis de renforcer la résilience du PIB agricole, en diversifiant les sources de croissance et en augmentant la productivité agricole. «En plus des climatiques favorables, l’excellente performance du secteur agricole en 2017 est liée à l’augmentation de 52 % de l’utilisation des semences certifiées (1,66 million de quintaux contre 1,09 million en 2016) et aux bonnes performances de l’élevage, des cultures maraichères, des fruits et de la pêche», souligne la BAD.

L’institution panafricaine met également en exergue la nouvelle Charte d’investissement qui remplace celle de 1995, dans le cadre du plan d’accélération industrielle. «Le développement du secteur automobile à l’aide de l’attraction de l’investissement direct étranger, de coentreprises et de l’intégration industrielle locale commence à faire des émules dans d’autres secteurs, tels que les énergies renouvelables», lit-on dans le rapport.

Toujours au chapitre des facteurs positifs, la BAD souligne que le Maroc s’est engagé dans la mise en œuvre d’une décentralisation fiscale, une réforme complète de la fonction publique, un contrôle renforcé des entreprises publiques, et un meilleur ciblage des dépenses sociales pour protéger les couches vulnérables de la population.

 

Points faibles : emploi, financement des PME, croissance inclusive

 

Les facteurs négatifs soulevés par la BAD concernent essentiellement le capital humain et la création d’emplois. En effet, le rapport rappelle que, malgré une croissance du PIB plus élevée en 2017, le chômage a légèrement augmenté à 9,3 % contre 9,1 % en 2016, avec un taux de 14 % en milieu urbain contre 3,2 % en milieu rural.

Les rédacteurs du rapport estiment qu’une croissance plus forte et plus inclusive s’articulera sur «l’identification d’industries à fort potentiel compétitif» et sur la mise en œuvre de politiques visant à attirer l’investissement direct étranger dans les secteurs où le pays dispose d’un avantage comparatif.

La BAD recommande aussi d’améliorer l’accès des PME au financement, la qualité de l’enseignement supérieur, l’allocation de l’investissement public aux lieux et industries stratégiques potentiellement les plus rentables, ainsi que le climat des affaires.

La BAD ne manque pas enfin de mettre en garde le Maroc contre certains risques qui «demeurent élevés», bien que les perspectives du Maroc soient  «favorables» à moyen terme. Ces risques portent principalement sur «la croissance chez certains partenaires commerciaux clés (pays avancés et émergents), le faible rythme de la création d’emplois, les tensions géopolitiques en Afrique du Nord, les cours internationaux de l’énergie, et la volatilité des marchés financiers mondiaux».

 

 

L’Actu en continu

Hors-séries & Spéciaux