En plaçant la quatrième édition du Symposium international sur l’innovation et la technologie dans l’industrie des phosphates (Symphos), sous le thème de «l'innovation pour conduire l'agriculture de demain», l’Office chérifien des phosphates (OCP) vient encore une fois démontrer son parti pris stratégique résolument orienté vers la promotion de l’innovation. A ce titre, le fait d’organiser cette manifestation internationale, qui a suscité l’intérêt de plus de 800 participants et 150 exposants venus de plusieurs pays, à l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir, n’est pas un acte anodin.
D’emblée, faudrait-il rappeler que ce temple du savoir fondé par le groupe OCP a pour mission d’œuvre en faveur de la recherche au service du développement durable de l’Afrique.
Ce qui passe par l’élaboration de programmes de recherche à même de relever les défis du continent. Au-delà du fait évident que le Symphos constitue une vitrine pour l’innovation, la technologie et les dernières tendances en matière de procédés de valorisation des phosphates et dérivés, Mustapha El Ouafi, Directeur général adjoint de l’OCP, a insisté sur l’ADN fédérateur de l’évènement. «Ce rendez-vous biennal est un lieu de partage, d’expertise et d’expérience», souligne-t-il. Et d’ajouter : «L’objectif est de voir émerger une forte communauté mondiale au service de l’innovation dans le domaine des phosphates ». Cela dit, l’innovation est d’autant plus cruciale pour l’un des leaders mondiaux de l’industrie des phosphates et dérivés qui fait face à plusieurs défis colossaux (spécificité des sols, sécurité alimentaire, pression démographique mondiale, etc.). D’où l’intérêt accru du panel portant sur l’innovation au service du développement durable qui a sans doute davantage retenu l’attention des participants.
«Il y a un demi-siècle, Singapour était un village de pêcheurs. Maintenant, notre pays fait partie des leaders mondiaux dans plusieurs domaines (TIC, industrie maritime, énergie solaire, etc.», annonce non sans fierté, Seeram Ramakrishna, professeur à l’Université nationale de Singapour, placée à la 12ème place mondiale des meilleures universités. A en croire le professeur, son pays à l’instar du Maroc est un pionnier dans le domaine de l’énergie solaire, capitale pour l’industrie des phosphates et dérivés. Grâce à la création de l’Institut de recherche solaire, doté d’un budget annuel de 180 millions de dollars, le pays, dont la superficie est inférieure à celle de la ville de Marrakech, a aujourd’hui une industrie d’énergie solaire qui pèse près de 4 Mds de dollars. Les ingénieurs ont de surcroît réussi à placer des panneaux solaires flottants en mer. Autre prouesse, grâce aux investissements massifs dans l’innovation et la recherche, le pays aux 63 îles, qui concentre près de 400 milliards de dollars de réserve de change, a su bâtir une «nation intelligente».
En clair, le concept smart city, qui reste abstrait sous d’autres cieux, est une réalité à Singapour. En effet, l’Etat a fait le pari d’introduire les TIC dans les transports, l’administration et la gestion des ressources naturelles. Cette république a su, par ailleurs, relever les défis inhérents à sa petite superficie (719,2 Km2).
«Pour dépasser cette contrainte majeure, nous avons misé sur l’agriculture verticale, en développant de nouvelles techniques agricoles».
Au-delà de ce succès tributaire de la capacité à transformer les faiblesses en opportunités grâce à la promotion de l’innovation et la recherche, Seeram Ramakrishna estime que le Maroc doit investir davantage dans la recherche et développement.
«Généralement, les pays développés y consacrent entre 2 et 3% de leur PIB», assure-t-il. Et d’ajouter : «D’autres Etats à l’instar de la Corée du Sud en font davantage». Cela dit, le professeur et en même temps membre de l’Académie royale d’ingénierie britannique a salué les multiples efforts déployés par l’OCP pour promouvoir l’écosystème de l’innovation à l’échelle nationale. ■
Par M. Diao