La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO) a décidé le report de la confirmation de l'adhésion du Maroc à cette organisation. Prévue initialement lors du sommet de la CEDEAO, qui se tiendra, les 16 et 17 courant à Abuja, la confirmation ne sera examinée que l'an prochain.
«Après concertation avec le Maroc et discussions avec les Etats membres ces derniers jours, on s'oriente vers un sommet extraordinaire en début d'année prochaine, exclusivement consacré à la question», a indiqué à l'AFP ce responsable marocain qui a requis l'anonymat.
Lundi dernier, la secrétaire d'Etat auprès du ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Mounia Boucetta, a souligné que le Maroc avait voulu que son adhésion à la CEDEAO se fasse de manière «progressive et graduelle».
Répondant à une question orale sur les mesures prises par le gouvernement pour mettre en œuvre l'adhésion du Maroc à la CEDEAO, M. Boucetta a indiqué que trois phases d'ordres politique, juridique et technique ont été retenues pour la concrétisation de cette décision.
Elle a expliqué que la première phase d'ordre politique a été accomplie avec succès après l'accord de principe des chefs d'État et de gouvernement des pays membres à la CEDEAO pour l'adhésion du Maroc à leur regroupement sous-régional, tandis que la phase juridique concerne le parachèvement des mesures de l'adhésion effective à cet espace.
Evoquant la phase technique, la secrétaire d'Etat marocaine a expliqué qu'elle porte sur le lancement des négociations sectorielles entre le Maroc et l'Organisation selon une approche graduelle et réaliste qui prend en compte les spécificités et les intérêts des deux parties dans le cadre d'une vision gagnant-gagnant. Elle a également évoqué l'élaboration d'une série d'études sectorielles pour être utilisées lors des négociations qui seront engagées durant la phase technique.
La CEDEAO est un groupe intergouvernemental de 15 pays, fondé en 1975 par le traité de Lagos dont la mission principale est de promouvoir l'intégration économique dans plusieurs domaines avec pour fondements principaux la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux. La CEDEAO représente un marché de 320 millions de consommateurs. De surcroît, elle offre un espace de plus en plus intégré, avec lequel le Maroc va bénéficier de la suppression des barrières tarifaires et de la libre circulation des personnes, des biens, des capitaux et des services.
Avec les pays de la Communauté, le Maroc a initié des projets structurants, dont le plus important est le gazoduc Maroc-Nigéria, qui représente 30 % des réserves pétrolières africaines, 31 % des ressources en gaz à travers les pays de la sous-région et qui pourrait entraîner, dans son sillage, des pans entiers des économies africaines.