◆ Cela permettra de hisser le taux d’intégration du secteur.
◆ Les produits «Made in Morocco» auront plus de valeur ajoutée.
Par C. Jaidani
A l’instar de plusieurs secteurs d’activité, l’industrie automobile a été affectée de plein fouet par la crise économique, imposant à plusieurs sites de production d’arrêter ou de fonctionner au ralenti. Actuellement, les chaînes de fabrication commencent toutefois à accélérer leur rythme et 2021 s’annonce sous de bons auspices.
Le groupe Renault Maroc a affiché dernièrement ses ambitions et espère produire pas moins de 440.000 véhicules (340.000 à Tanger et 100.000 à Somaca). Il capitalise sur ses sites marocains pour redresser les ventes du groupe à l’international, notamment avec son projet d’assemblage de la gamme Renault Express.
Pour sa part, PSA Maroc devrait augmenter sa cadence de production pour atteindre une montée du sourcing à partir du Maroc avec un objectif de 1 milliard d’euros en 2021. Les écosystèmes impulsés par les deux groupes français ont encouragé plusieurs équipementiers ou sous-traitants à venir s’implanter au Maroc.
Le nombre de projets ne cesse d’augmenter et le taux d’intégration, qui est actuellement de 60%, devrait atteindre les 80% dans les années à venir, conformément aux objectifs fixés par le gouvernement. Pour passer à une vitesse supérieure et hisser le niveau d’intégration à près de 100% comme pour certains pays émergents, notamment l’Inde, la Turquie, le Brésil ou la Roumanie, le Maroc doit investir de nouvelles filières et réduire sensiblement sa dépendance de l’étranger.
Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce, et de l’Economie verte et numérique, a annoncé à plusieurs reprises que le Royaume possède tous les ingrédients nécessaires pour être dans le top 10 mondial de l’industrie automobile, non seulement en nombre de véhicules produits, mais aussi par le taux d’intégration. Il est donc recommandé d’encourager les investisseurs nationaux et/ou étrangers à s’intéresser aux branches où le Maroc est absent et où il a un avantage comparatif avec les autres pays.
Certaines activités ont déjà existé par le passé, et il faut juste les relancer. C’est le cas, par exemple, de l’industrie des pneumatiques. Le pays disposait depuis son indépendance de deux usines à Casablanca : un site de Goodyear et un autre de General Tire.
Une grande partie de leur production était destinée à l’export. Les deux usines ont cessé leurs activités à cause de la concurrence déloyale, du marché parallèle et du manque de soutien de la part de l’Etat. Mais, actuellement, la situation a beaucoup changé. Avec une capacité de production à terme de près d’un million de véhicules, le Maroc peut relancer cette filière.
Outre l’approvisionnement des constructeurs, l’activité peut fournir également le marché du renouvellement local, puisque le pays regroupe près de 4 millions de véhicules. D’autres filières peuvent être développées et donner une valeur ajoutée au secteur automobile. Il faut noter que certaines d’entre elles ne nécessitent pas un niveau de technologie élevé, mais sont très capitalistiques. Par exemple, au niveau des besoins extérieurs des voitures, il y a la peinture, les produits plastiques, la tôle nue ou galvanisée ou les pare-chocs.
Au niveau intérieur, les ceintures de sécurité, le cuir, le textile, le moussage et le chrome. Pour les freins, on note les étriers et les disques. Au niveau des composants moteur, il y a par exemple les carters d’huile, les soupapes et les segments.
De nombreux équipementiers automobile sont des filiales de multinationales qui proposent des marques et des références de renom. Ils s’intéressent à un pays quand l’environnement des affaires est favorable et le marché porteur. Actuellement, avec les écosystèmes existants et un climat d’activité attrayant, il faut juste séduire les groupes concernés, surtout ceux qui proposent des produits de haute technologie.