Industrie automobile : L'écosystème Renault tire la filière vers le haut

Industrie automobile : L'écosystème Renault tire la filière vers le haut

renault alami

C’est une semaine remarquable pour l’industrie automobile, avec l’annonce d’un nouveau projet colossal de Renault au Maroc, qui devrait mobiliser un investissement de 10 Mds de DH et porter le taux d’intégration auto­mobile à 65%.

Baptisé «Écosystème Renault», le nouveau projet de Renault a été dévoilé lors d’une cérémonie présidée par SM le Roi Mohammed VI, le 8 avril à Rabat. Nécessitant un investissement de 10 milliards de DH, il permettra de dévelop­per une plate-forme mondiale d’approvisionnement à même de générer un chiffre d’affaires annuel estimé à 20 milliards de DH. De quoi booster consi­dérablement le montant des achats de pièces fabriquées par Renault dans le Royaume, qui seront triplés d’ici 2020.

«Le nouvel engagement de Renault s'inscrit dans le cadre de la colocalisation, qui ne peut être que bénéfique aussi bien pour la France que pour le Maroc», a déclaré Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'In­dustrie, du Commerce, de l’In­vestissement et de l'Economie numérique. Outre la création de 50.000 nouveaux emplois permanents, ce projet permet­tra également d’atteindre un taux d’intégration locale de 65%.

«Le marché a atteint une taille critique. Il y a un point d’in­flexion pour monter en régime. Avec un tel niveau d'intégra­tion, nous atteindrons la taille nécessaire et tant attendue par plusieurs équipementiers, pour s'installer sur le territoire natio­nal», a-t-il affirmé.

Mettant en exergue l'impact positif du Plan d'accélération industrielle et de la restruc­turation du secteur industriel en écosystèmes performants et inclusifs, Elalamy a noté que «le Royaume a pu, grâce à cette stratégie industrielle, intégrer en un temps record le cercle fermé des 31 pays producteurs et exportateurs de moteurs».

En effet, les écosystèmes automobiles ancrent davan­tage le secteur de l'industrie dans l'économie du Royaume, comme ils permettront de doubler, à l'horizon 2020, les emplois pour les porter à plus de 160.000, ainsi que les exportations automobiles qui atteindront plus de 100 milliards de DH par an.

Des atouts et pas des moindres

«Nous avons trouvé les condi­tions nécessaires pour réus­sir notre projet, notamment des équipementiers compéti­tifs et un sourcing rentable. L'industrialisation rapide du Royaume a pu se développer grâce aux grands chantiers, tels que le port de Tanger Med, et les infrastructures modernes et performantes. A travers le projet «Ecosystème Renault», le groupe français a pour enjeu de créer les condi­tions de notre accélération industrielle et commerciale dans le Royaume», a déclaré Bernard Cambier, directeur des opérations de la région Afrique-Moyen-Orient-Inde pour Renault.

Il n’a pas manqué, à cette occasion, de souligner l’action inlassable du gouvernement en faveur de l’éducation et de la formation, notamment dans le secteur automobile, à tra­vers par exemple la réalisation des instituts de formation en métiers de l’industrie automo­bile.

«Ces atouts permettent au Maroc de figurer parmi les pays qui ont le plus progressé dans le domaine de la qua­lité de fabrication industrielle. La qualité des produits «Made in Morocco» est aujourd’hui reconnue dans notre groupe. L'un des enjeux de l’écosys­tème sera de poursuivre les progrès entamés dans ce domaine et de viser l’excel­lence», a-t-il affirmé.

Pour tous les acteurs de l’éco­système Renault, les pers­pectives de développement sont très importantes : elles s’appuient sur la dynamique du marché marocain et la croissance de l’export, mais aussi sur le développement de la base ibérique avec les usines de Renault et de Nissan qui produisent des véhicules à succès.

«Le nouveau projet de Renault devrait créer des perspectives prometteuses pour l’indus­trie automobile marocaine. Ce sont de nouveaux enjeux et de nouvelles opportunités pour les équipementiers locaux qui doivent redoubler d’effort pour être à la hauteur de leurs engagements afin de hisser le niveau de la filière», affirme Hakim Abdelmoumen, pré­sident de l’Association maro­caine de l’industrie automobile et de la carrosserie (Amica).

Renault a annoncé, lors de cet événement, ses ambitions de développement en Afrique subsaharienne qui peuvent offrir de très belles opportuni­tés pour la base industrielle de Tanger. Sans compter d’autres pistes de développement de la base marocaine dans des domaines aussi variés que la pièce de rechange, la filière d’outilleur, l’ingénierie à coûts compétitifs et enfin la fourni­ture de biens d’équipement.

Renault Kwid, le Maroc a des atouts pour sa fabrication

Lors de la conférence de presse, en marge de la présentation du projet «Ecosystème Renault», la question de la fabrication de Renault Kwid au Maroc a été abordée. Bernad Cambier a affirmé qu’une étude lancée a mon­tré une demande pour cette voiture. Après l’Inde, la petite citadine aux allures de SUV de Renault, sera fabriquée au Brésil. Toujours, selon lui, il pourrait être intéressant de la commercialiser en Europe, mais la décision n’a pas encore été prise. A noter que l’usine de Tanger, au même titre que d’autres plates-formes industrielles du groupe, dispose de sérieux atouts pour pou­voir construire ce véhicule. Outre Kwid, la plate-forme industrielle de Renault au Maroc est également prête pour la fabrication d’autres modèles et aussi augmenter la capacité de production.

Charaf Jaidani

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