Industrie aéronautique: Priorité à la préservation du capital humain

Industrie aéronautique: Priorité à la préservation du capital humain

 Durement touchés par la crise, les opérateurs au Maroc se mobilisent pour sauvegarder les emplois et accélérer le développement technologique.

 Le GIMAS travaille main dans la main avec le ministère de l’Industrie et la CGEM pour absorber les effets de cette crise.

  

Par B. Chaou

 

Le ralentissement de l’activité des avionneurs internationaux a impacté de manière significative la chaîne de production mondiale, y compris au Maroc. D’ailleurs, les professionnels estiment aujourd’hui que le niveau d’activité enregistré au Maroc durant les dernières années ne serait retrouvé qu’à partir de 2023.

 «Aujourd’hui et après une première phase d'adaptation aux mesures de sécurité sanitaire, les donneurs d’ordre et leurs sous-traitants font aujourd’hui face à une vague de reports de commandes, la majorité de nos membres subissent directement ou indirectement soit les décisions de fermeture d’usines à l’étranger soit une activité limitée. Les chiffres à l’export publiés par l’Office des changes à fin avril montrent une baisse de 33,9%», souligne Karim Cheikh, président du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS).

A l’apparition de la pandémie au mois de mars, le transport aérien s’est effondré brusquement au niveau mondial impactant toutes les compagnies aériennes et par effet domino toute la chaîne de valeur.

Une difficulté qui se traduit par la forte baisse de l’activité opérationnelle dans les usines des grands constructeurs et donneurs d’ordres internationaux. Airbus a annoncé réduire sa cadence de production de 30 à 40% avec une reprise un peu difficile dans les usines en Europe, tandis que Boeing, déjà en difficulté avant l’apparition de la Covid-19, passe également par une phase assez «compliquée».

La veille stratégique, la surveillance des marchés et le Plan d’accélération industrielle (PAI), fil d’Ariane du secteur, donnaient une visibilité qui promettait un développement encore plus important avec des indicateurs qui étaient quasiment tous au vert, avec un objectif d’arriver à 2,6 milliards de dollars de chiffres à l’export en 2021. Pour rappel, le secteur aéronautique au Maroc compte 140 sociétés, 17.500 emplois directs et un chiffre d’affaires à l’export de 1,9 milliard de dollars.

Les perturbations liées à la pandémie que vit le secteur de l’industrie aéronautique, ne restent pas sans impact sur le taux d’occupation de la capacité installée au Maroc. Ce taux a d’ailleurs été revu à la baisse (voir entretien ci-contre).

Malgré les difficultés, les opérateurs du secteur restent mobilisés avec le ministère de l’Industrie et la CGEM pour absorber les effets de cette crise, en ayant comme objectifs principaux la sauvegarde des volets social et économique.

Le premier en préservant le maximum d’emplois, car le capital humain hautement qualifié de l’industrie aéronautique constitue le noyau dur de ce dernier, et un moteur de croissance incontesté. Pour ce qui est du volet économique, il s’inscrit, selon le Gimas, dans la sauvegarde et le développement de cette indus- trie par le savoir-faire, les technologies avancées, la production décarbonée, l’innovation ainsi que la recherche et le développement. 

 

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