Importations céréalières : Une facture qui peut atteindre 1,6 Md d’euros

Importations céréalières : Une facture qui peut atteindre 1,6 Md d’euros

Focus agricole

Les prévisions du ministère de l’Agriculture et des Pêches maritimes ont confirmé le faible niveau des récoltes qui ne devrait pas dépasser cette saison 32 millions de quintaux. Le Maroc sera amené à satisfaire une bonne partie de ses besoins par des importations, et ce pour toutes les céréales demandées.

Le volume importé devrait dépasser les 8 millions de tonnes, dont la moitié est constituée de blé tendre. La facture céréa­lière devrait peser lourdement sur la balance commerciale au cours de la saison 2016/2017.

Les prévisions tablent sur 8 millions de tonnes de céréales et de légumineuses importées pour un coût estimé à 1,6 milliard d’euros. Toutefois, il faut noter que les conditions du marché sont favorables à l’international, avec notamment une offre excédant la demande et des cours apaisés. Selon le dernier bulletin de l’Organi­sation internationale de l’agri­culture et de l’alimentation (FAO) «la production mondiale de céréales devrait être légè­rement inférieure à la demande prévue pour 2016-2017, ce qui se traduirait en 2017 par des réserves mondiales de fin de campagne d’un niveau légè­rement inférieur à leur quasi-record de 2016. Les perspec­tives de l’offre se sont amélio­rées ces derniers mois, du fait de stocks plus abondants que prévu au début de la campagne de commercialisation 2016- 2017 et d’estimations plus opti­mistes concernant la production de 2016».

Les prévisions de la FAO pour 2016 indiquent une production mondiale de céréales de 2,543 milliards de tonnes environ, soit 0,6% de plus qu’en 2015 et seulement 0,7% de moins que le record enregistré en 2014. À ce niveau, la production serait supérieure de 17,3 millions de tonnes aux prévisions de mai, ce qui s'explique par la révision à la hausse de la production de blé en Argentine, dans l’Union européenne et en Fédération de Russie; et de la production de maïs en Argentine, au Canada, dans l’Union européenne et aux États-Unis d'Amérique. Par rap­port à 2015, la production mon­diale de blé devrait diminuer tandis que la production de riz et celle de céréales secondaires devraient augmenter. Outre le blé, les importations devraient concerner également d’autres produits comme l’orge, le blé dur, le maïs, le colza et le tour­nesol dont une grande partie est destinée à l’alimentation de bétail. Par pays, 50% du blé importé proviennent essentiel­lement de France avec laquelle le Maroc a conclu un accord. Mais d’autres pays font partie également des fournisseurs his­toriques notamment le Canada, les Etats-Unis, la Russie, l’Ukraine et l’Argentine.

Il est à rappeler que pour mieux approvisionner le marché local et négocier les contrats dans de bonnes conditions, la Fédération nationale des négociants de céréales et de légumineuses (FNCL) a demandé au gouver­nement de prolonger jusqu’en mai la campagne d’importation et de démarrer plus tôt, en août, la prochaine campagne.

Le Maroc gros consommateur de céréales

En moyenne, la consommation des principales céréales en kg/an/habitant est d’environ 200 kg sachant que la consommation moyenne mondiale de céréales est de 152 kg/an/habitant. Le blé tendre représente près de 70% de la consommation des céréales des urbains et 66% de celle des ruraux. En milieu urbain, la consommation de blé dur provient principalement de l’industrie alors qu’en milieu rural, les ménages consomment le blé dur pro­duit localement. Les consommations en orge et en maïs sont devenues mar­ginales par les urbains. Selon le ministère de l’Agriculture, à l’horizon 2020, la demande totale des céréales pourrait atteindre 137,5 millions de quintaux; les demandes en blé tendre et en blé dur constitueraient respectivement près de 33% et 23% de la consommation totale projetée.

Le secteur de la minoterie industrielle compte actuellement 164 unités en activité, dont 137 à vocation blé tendre. La capacité d’écrasement de ces minoteries a atteint, à fin 2014, 10,5 millions de tonnes/an, dédiée principale­ment au blé tendre (87%). Le reste est réparti entre le blé dur (10%), et l'orge et/ou maïs (3%). Le secteur de la minoterie tourne à environ 58% de la capa­cité installée avec une forte concentration (+50%) de l'effectif et de la capa­cité des minoteries dans les régions de Casablanca-Settat et Fès-Meknès. La minoterie industrielle dispose d’une capacité de stockage d’environ 1 million de tonnes dont les 3/4 sous forme de silos.

Charaf Jaidani

L’Actu en continu

Hors-séries & Spéciaux