Immobilier : les sous-traitants impactés par le ralentissement du secteur

immobilier Maroc 2017 sous traitants

 

Ce secteur souffre d'une régression des investissements et des mises en chantier. L’activité des maîtres-artisans et des TPME opérant dans le secteur a été réduite et ils sont victimes des impayés.

 

2016 a été une année dure pour l’immobilier. Le secteur a connu en amont des indicateurs très régressifs, à l’image des mises en chantier qui ont réculé de 26% et les achèvements de 35%. Après une période faste dite de surchauffe entre 2007 et 2013, le secteur a montré au début des signes de ralentissement avant de s’installer carrément dans un trend baissier. Le manque de visibilité chez les promoteurs pour les années à venir les a poussés à revoir leurs prévisions et réduire leurs investissements. Cela a eu directement des effets sur les entreprises ou les sous-traitants qui travaillent avec le secteur.

C’est le cas par exemple du marché du rond à béton qui connaît une surabondance. Une situation qui n’a pas manqué d’impacter des entreprises comme Sonasid, dont le chiffre d’affaires a reculé de 12% en 2016. Colorado, dont l’essentiel de l’activité est concentré autour de la peinture pour bâtiment, a, elle aussi, subi le retournement de tendance du marché. Elle n’a pu maintenir son chiffre d’affaires que grâce aux exportations.

Par ailleurs, chez les sous-traitants, un climat de morosité règne depuis un certain temps.

«Le recul du secteur immobilier a commencé à partir de 2012. Il a été ressenti d’abord dans le segment des résidences secondaires dans des villes comme Marrakech ou Agadir, avant de toucher finalement les grandes villes. Nous avons à un certain moment été incapables de répondre à la forte demande. Nous étions contraints d’augmenter nos ressources humaines et d’investir au niveau des équipements. Actuellement, nous avons réduit sensiblement nos capacités», souligne Hassan Moatassim, Directeur général de Sahara Build.

En effet, lors de la période de surchauffe, les entreprises de construction étaient parfois à court de ressources humaines qualifiées. Certains profils comme les conducteurs de travaux ou les machinistes d’engins de travaux publics étaient rares. Leurs prestations se négociaient au prix fort parfois nettement plus que celles des ingénieurs.

La location des engins qui était très sollicitée a, elle aussi, connu une nette baisse des prix, surtout des grues. Outre les grandes entreprises de construction, les maîtres-artisans sont touchés par le marasme du secteur immobilier.

«Nous avons remarqué une baisse d’activité ces dernières années. Nous sommes revenus au rythme d’avant l’année 2007. Actuellement, notre entreprise privilégie plus les activités d’entretien et travaille avec les promoteurs solvables dont le règlement se fait plus vite avec moins de problème de recouvrement», souligne Lahbib Hamri, gérant d’une entreprise de peinture à Casablanca.

Un avis partagé par Mostafa Azzouzi, maître-artisan spécialiste en carrelage : «Je me retrouve avec plusieurs impayés de promoteurs qui n’arrivent pas à honorer leurs engagements et qui ont des difficultés avec tous leurs fournisseurs et aussi les banques».

L’immobilier figure parmi les secteurs qui accusent les plus longs délais de payement. Cela impacte surtout les maîtres-artisans et les petites entreprises. Plusieurs structures essaient de s’adapter tant bien que mal à cette situation en attendant des jours meilleurs. ■

 

 

Par C. Jaidani

 

 

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