Le nombre de projets sera sensiblement revu à la hausse.
Les exploitants devraient bénéficier de mesures de soutien encore plus favorables.
Par C. Jaidani
L’ agrégation était un axe majeur du Plan Maroc Vert (PMV) et le sera pour la nouvelle stratégie agricole (Generation Green). Elle a consolidé le modèle de partenariat entre l’amont productif et l’aval commercial et industriel. Elle a permis également, d’un côté, aux petits exploitants agrégés de tirer profit des techniques modernes de production, de financement et d’accès aux marchés intérieurs et extérieurs, et de l’autre côté, aux agrégateurs d’assurer l’approvisionnement de leurs unités agroindustrielles par des produits de qualité, avec une traçabilité garantie, et ce dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant. Le bilan du PMV fait état de la réalisation de 65 projets agrégés pour un investissement de l’ordre de 13,3 milliards de DH. Actuellement, les projets réalisés couvrent une superficie de 185.000 ha, bénéficiant à 57.000 exploitants.
Dans les filières végétales, près de 80% des agriculteurs possèdent moins de 5 ha. Alors que l’élevage concentre 65% d’agriculteurs avec moins de 10 têtes. Le système a donné des résultats tangibles à plusieurs niveaux, surtout pour les activités stratégiques comme les filières laitière, sucrière, oléicole, etc. Il a permis à certaines cultures quasiment disparues du paysage agricole national de se régénérer, à l’image de la filière oléagineuse. Generation Green veut encourager les investisseurs à intensifier le recours à ce modèle novateur d’organisation agricole, qui a permis de résoudre les problématiques relatives à la commercialisation et à la valorisation, et surtout au morcellement des terres agricoles.
Il est question de capitaliser sur les acquis du PMV et de ratisser large sur les perspectives qu’offre la nouvelle stratégie. Avec le programme de melkisation, de nouveaux investisseurs sont intéressés par le secteur agricole. Ils sont jeunes, dynamiques et dotés d’un niveau d’instruction satisfaisant. Des ingrédients qui leur permettent d’être réceptifs aux nouvelles techniques de production et de valorisation. Ils devraient bénéficier d’un ensemble de mesures d’accompagnement pour réussir leur projet au niveau du conseil, du développement des idées, de la constitution du cadre juridique de leur entreprise, de l’encadrement technique et aussi du soutien financier.
Force est de constater qu’avec le nouveau statut des terres collectives, les exploitants des zones concernées ont des perspectives d’avenir prometteuses. Ils peuvent investir dans des projets de nouvelle génération à très haute valeur ajoutée, notamment dans les activités liées à l’arboriculture et l’élevage. Pour sa part, le département de tutelle veut donner une nouvelle impulsion au système d’agrégation qui, malgré les résultats positifs, reste en deçà des ambitions affichées. L’objectif est de passer à pas moins de 300 projets agrégés à l’horizon 2030.
De nombreuses mesures ont été déclinées, portant notamment sur l’assouplissement des procédures d’éligibilité et d’octroi de subventions pour stimuler le maximum d’exploitants à l’adhésion au modèle. De nouvelles filières agricoles seront intégrées et il a été décidé de mettre en place un nouveau taux préférentiel pour les subventions octroyées au matériel d’élevage, au même titre que pour l’aménagement hydroagricole et les équipements agricoles.