Dans une optique de partage et de réflexion autour du bilan et des perspectives du déploiement du projet de mise en place d’un dispositif d’évaluation et d’assurance qualité dans le système de la formation professionnelle (FP), un séminaire a été organisé mardi 22 novembre à Salé. Ledit projet s’inscrit dans le cadre de l’assistance technique mobilisée par l’Agence Millennium Challenge Account-Morocco (MCA-Morocco) au profit du département de la formation professionnelle (DFP), au titre de la composante «Appui à l’opérationnalisation de la réforme de la FP» relevant du programme de coopération «Compact II», conclu entre le gouvernement marocain et le gouvernement américain, représenté par Millennium Challenge Corporation (MCC).

«Nous voulons que ce système d’évaluation de l’assurance qualité soit unifié à tous les opérateurs de formation publics et privés et qu’il soit basé sur des standards et des exigences communément et consensuellement définies et partagés par tous les intervenants du système, avec des indicateurs de performance. Ces dits indicateurs vont permettre en effet de donner l’état de santé de manière claire, non seulement de l’établissement, mais également de notre système de manière générale. Ils permettront par la suite d’orienter notre politique en la matière», a déclaré à cette occasion Wafa Asri, directrice de la coordination pédagogique et du secteur privé au ministère de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences. Et de souligner : «Si ce sujet suscite un intérêt primordial et constitue un enjeu déterminant, c’est parce qu’il a tout simplement trait à l’épineuse question de la valorisation et du développement du capital humain, clé de voûte de la souveraineté nationale.

C’est aussi dû au fait que la formation est au centre de toute entreprise de création de la richesse, du progrès, de la croissance, de la prospérité et du développement durable dans ses différentes composantes : sociale, économique, culturelle et environnementale». L’appui apporté au DFP dans le cadre du projet susmentionné a porté sur la conception d’un système d’évaluation externe des établissements de formation professionnelle (EFP) dans le but de favoriser l’amélioration continue de la qualité de la formation dispensée par les EFP relevant des opérateurs publics et privés. Dans ce sens, cet appui a permis d’élaborer un référentiel d’évaluation externe et des outils de positionnement et de catégorisation des EFP selon des niveaux de maturité différenciés, et d’expérimenter le système d’évaluation externe au niveau de 27 EFP. Pour sa part, Malika Laasri, DG de l’agence MCA-Morocco, a affirmé que «cet événement est une consécration de tout un travail qui a été fait et qui continue d’être fait en partenariat avec le département de la formation professionnelle sur plusieurs aspects de la réforme, notamment l'assurance qualité dans les établissements de formation professionnelle.

C’est un projet qui me tient personnellement à cœur parce que ce qu’on nous reproche dans notre système d’éducation nationale, c’est un petit déficit de qualité, et là nous avons testé sur 27 établissements de formation professionnelle un nouveau système et cela a donné des résultats très positifs». Et de poursuivre : «Avec le ministère, nous espérons nous acheminer vers une lawbellisation des centres de formation professionnelle en termes de qualité. Nous avons travaillé également sur l'accréditation des établissements de formation professionnelle privés pour permettre aux jeunes qui sortent desdits établissements qui ne sont pas accrédités d’avoir une certification leur permettant de décrocher des opportunités d’emploi qui requièrent des diplômes accrédités. Nous espérons arriver à une généralisation de ce système à tous les établissements de formation professionnelle».

Les discussions et les échanges initiés lors de ce séminaire ont été l’occasion également d’engager une réflexion collective portant notamment sur les modalités de gouvernance de l’assurance qualité dans les EFP au Maroc et les préalables du déploiement d’un dispositif d’évaluation et d’assurance qualité dans le système de la FP qui soit fonctionnel, durable et adapté au contexte marocain (ressources humaines et matérielles, aspects réglementaires, mesures incitatives, etc.). De son côté, Rkia El Mahmoudi, chef de la division de l’évaluation et de la communication-département de la formation professionnelle, a pointé du doigt un certain nombre de limites constatées lors de l’évaluation de ce nouveau système concernant l’assurance qualité dans le dispositif de formation professionnelle. Il s’agit, entre autres, de «l’absence d’une vision nationale globale intégrée et récurrente de l’évaluation; la non exploitation des rapports d’évaluation et non opérationnalisation des recommandations; l’incapacité de produire facilement en continu des indicateurs agrégés de performances à l’échelle régionale et nationale ainsi qu’une absence d’un cadre réglementaire assurant la viabilité et l’application du système d’évaluation».