Le Maroc risque de revoir à la baisse ses perspectives de croissance. Et la pluie n’est pas au rendez-vous. Benkirane risque de finir son mandat sur une note négative, lui qui s’est engagé sur un taux de croissance de 7% lors de son programme électoral.
Il faut reconnaître que depuis son installation, ce gouvernement a eu beaucoup de chance, ne serait-ce qu'au niveau du comportement favorable de l’agriculture. Trois saisons sur quatre ont enregistré des résultats flatteurs, dont une s’est soldée par un record de 115 millions de quintaux.
Ces réalisations sont dues essentiellement à un apport en eau abondant. Qui dit intempérie dit bonne campagne agricole, laquelle reste intimement liée aux conditions climatiques.
Cette situation nous rappelle une fois encore que le Maroc est un pays semi-aride, dont il faut accélérer la mise à niveau de l’agriculture nationale, surtout la céréaliculture, activité principale des petits exploitants.
Les déclarations des officiels font savoir à qui veut les entendre que l’économie du pays ne dépend plus de la clémence du ciel, mais la réalité soutient le contraire.
L’agriculture reste un secteur-phare de l’économie. Son poids se manifeste au niveau de la création d’emploi et aussi des effets d’entraînement sur d’autres secteurs.
Malgré les efforts consentis pour diversifier l’économie nationale, notamment à travers des branches d’activité à fortes potentialités, comme les secteurs du Plan émergence, force est de constater qu’elle reste tributaire du secteur primaire.
Le modèle économique marocain est basé sur la demande intérieure. Plus de 40% de la population est rurale, et s’active dans le secteur agricole. Il est donc naturel que la demande nationale soit liée à la pluviométrie.
Partant de ces données, le Maroc ne peut changer de modèle tant qu’il n’aura pas réussi de grandes réformes institutionnelles et économiques.
Par Charaf Jaidani